Comment dit ton au revoir

cedille

Comment fait on pour se remplir de l'instant, sans le ternir de solennité ? Pour être simple quand “Plus Jamais“ plane sans avoir été invité.
Mamie Hier tu étais fragile mais têtu, déterminée à voir la beauté des pâquerettes et pas l’immense parking qui s’étendait devant tes yeux. Toi qui ne vis que pour le scintillement de la côte et la beauté que tes pas t’offrent, lorsque tu la sillonne. A cette table de piquenique, tu étais le liant donnant tour à tour la focale sur l’un ou l’autre d’entre nous. Je t’ai raconté le livre, j’ai senti ton analyse critique et ta fierté. Je sentais que tu avais besoin de gaité, quand mon ventre ce convulsait de vouloir hurler. J’ai fait attention à ne pas être triste, à ne pas te laisser voir dans mon regard la moindre inquiétude, à te parler avec la dignité que tu mérites. A dédramatiser par quelques blagues, la morphine, les manques d’autonomies, à verbaliser quand je m’apprêtais à bouger le fauteuil, pour que tu ne sois pas objet. Le retour dans cette chambre, la douleur que tu dis, résigné. Tu feins pour tes petites filles, quand tu as choisis depuis bien longtemps la marche à suivre et la délivré à tes enfants. Je sens bien que notre présence de trois génération te touche, je réalise peu à peu que si tu as été maladroite dans nombre de liens, tu t’es battu toutes ces années pour qu’on reste une famille. A coup, de téléphone, de lettres, de lieu de regroupement, d’anniversaire que tu as toujours souhaité avec rigueur et organisation. Tu es le liant et après toi ? Je sais aussi l’importance que Papa à toujours mis au fait de manger ensemble, d’accueillir nos amis à Claire et à moi et d’être une famille soutenante et solidaire. Il ne le tien pas de nulle part. Est-ce que tu m’as appris à moi aussi ? Est-ce qu’être là, suffit à dire merci. T’es une sacrée madame Mamie Suzanne. Et ma petite nièce j’aimerais qu’elle te rencontre. Est-ce que tu as eu le temps de m’apprendre à voir le positif en toutes choses ? J’aimerais tellement que oui Je voulais qu’on écrive le 42 Wilson parce que je ne veux pas que le clan se laisse avoir par la fatalité. On a eu si mal que moi et d’autre, avons parfois perdu de vue, que ce qui faisait si mal c’était les liens abimés et que ses liens c’est notre amour, celui qui nous relie .Si il n’y avait pas ses liens d’amour alors la douleur n’aurait pas trouver de place et que quelque part sous ses affreuses douleurs ,il y a quelque chose de tellement plus jolie qui est donnée à voir, auquel Je et d’autres sommes attachés et qui nous attache. J’ai parfois été fâchée contre toi parce que t’a façons de dire sans tact, vraiment parfois... Mais ce sont des détails aujourd’hui et m’a perte de temps à ne pas dé-zoomer pour les voir si petit qu’ils étaient me donne honte, quand la cohésion du tout, tu l’as porte à bout de bras. Ne serais ce qu’hier quand tu nous as transmis des embrassades par téléphone avec la famille Pm, maintenir le tout même avec un gros cancer qui te dévore les entrailles, maintenir le tout. Comment vas t’on y arrivé sans toi, ni toit? Hier, ta coquetterie quand à ton corps abimé par le temps, lorsque tu as eu besoin d’un coup de main pour te changer alors que nous étions dans ce gros blocs de béton ou il n’y a que les humain pour dégager la fragilité qui humanise. Tu étais si jolie d’avoir cette pudeur. Pour autant, j’aime aussi ta manière d’être franche du collier, de ne pas représenter, d’être. Je n’ai pas dit aurevoi’r, je n’ai aucune idée du temps qu’il reste, ni de ce que tu as envie d’entendre ou pas, et de quel voile de pudeur, l’approche de la grande faucheuse, nous délivre, nous et nos deux générations d’écarts. Les Je t’aime dans cette famille ont du mal à franchir les lèvres, mais je t’aime pour toute la stabilité et l’attention que tu as su porter au gens que j’aime. J’espère que je porte une part de cet héritage précieux qui est de créer, un cadre aux liens, pour leur offrir de perdurer. Merci pour cette porte toujours ouverte, merci pour B---c, merci d’avoir abrité nos regroupement de ta veille constante et de ses myriades de petites attentions qui m’ont permis de me savoir un chez moi, près de toi, avec eux tous. Merci Mamie.
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