Confession...

arkhaam

J'ai marqué l'espace, j'ai saigné le temps indécent qui ne voulait que corrompre mes veines, j'ai usé de cette froideur indicible qui m'a fait mal quand ses yeux se sont posés sur moi. Je ne pourrais plus croire en moi, aux autres je crache mes fautes, mes tourments, les sensations puériles de ne vouloir être qu'à elle. A ma culpabilité je mélange les âmes tourmentées de mille adversaires et de ces moments oubliés, ceux-là même qui firent de moi le confesseur maladroit de ses pensées les plus intimes. Alors il reste la fuite, échoué sur le bord de mon cœur, je pars à la recherche de ces battements insensés, de ce souffle bienheureux qui s'échouera au creux de ma gorge, dans la tranchée douloureuse ou je pourrais puiser de nouveaux fantasmes. Les goûtes de ma vie s'épuiseront dans la facilité éprouvée, dans la somme de mes idées les plus folles et je ne me retournerais que lorsque sa silhouette n'aura de vrai que le flou précieux d'autres inconnues. Car il n'est de repos que lorsque votre âme à fuit, lorsqu'elle vous à laissé seul, abusé par les travers de ceux qui ne sont rien, qui ne savent rien puisqu'ils ignorent jusqu'à l'audace de vos sentiments. Oui, les sentiments, les joies délectables de sentir un cœur vibrer, une peau frissonner mais est-il juste de parler de partage quand vous n'êtes que seul à désirer, à espérer? Je reste dans la douce moiteur de ma rage, abîmé par un temps qui fut trop présent, par des choix qui furent la clef indélicate des chemins tortueux qui conduisent à la maladresse de mes réflexions. Alors me voilà, sur les genoux, rampant sans le vouloir et ne cherchant même pas à comprendre. J'ai dans la triste nuit de nos retrouvailles tué le cœur qui me faisait vivre, le sang de mon sang, la chair qui me nourrissait et dans ses yeux il n'était plus d'amour, il n'est demeuré que le silence inconscient de sa peur. Comment puis-je continuer sans elle? Je me maudit d'avoir vu naître, au sommet de mes espoirs, le paradoxe malsain qui m'a conduit jusqu'à son mensonge car de notre amour il ne restera que la torture insouciante de mes années à venir. Je vomis le futur, je pisse sur l'avenir et je dégueule sur l'éternité, je ne suis rien sans elle et pourtant je l'ai éloignée de moi, j'ai pris son dernier souffle pensant que je pourrais m'étouffer avec.Je suis fou et j'entends les rires de ces enfants qui ne furent à moi qu'un instant, je me perds dans les froids sourires de ces fantômes malsains, de ces ombres menaçantes qui ne sont après moi que pour me voir perdre la raison. La raison, d'ailleurs, ne m'appartient pas, le choix de mes actes fut dicté par d'autres que moi, il n'est pas de droit plus exact que celui d'être aux ordres d'un fantasme, une pulsion destructrice qui vous pousse à vous conduire comme un malheureux reste humain, un morceau de pudeur désolée qui fait couler une larme chaque fois que vos mains rougissent et que la douleur remonte. Je suis né dans la crasse, je n'ai appris que la violence faite aux autres et de mes souvenirs anciens, je n'ai que l'image impudique d'autres gorges ouvertes, d'autres visages marqués, d'autres cris éteints par le glissement puissant d'une lame qui, jamais, ne fut prête à casser. Et pourtant, pourtant je l'ai souhaité, si fort que j'en ai pleuré des larmes de haine et j'ai fait naître cette honte de n'être que moi, de n'être que le larbin magnifique d'une pensée vorace, d'un rayonnement outrancier qui n'a su me conduire que sur les rives lamentables d'une folie inépuisable. Maintenant je suis seul et dans le combat déloyal qui m'oppose aux seules vrais décisions, je n'ai de choix que celui de m'éteindre, de faire face à mon calvaire et tenter de la rejoindre. Sera-t-elle là, à m'attendre?Dans le doute pitoyable que je sème alentours, il n'y a de place que pour le chaos et je ne saurais faire autrement que décider d'accomplir le reste de ma route en diffusant le pire de ma personne. J'ai prié aux dieux bouffis d'arrogance qui vous animent de me laisser m'accomplir. En échange je leur offre la condition improbable de me diriger dans la chaleur reposante des enfers écœurants. Car il n'est de lieu où je pourrais trouver le repos, il n'est d'endroit où je pourrais me retrouver face à elle, aussi il ne sera possible que je continue que si je demeure dans la souffrance, dans la peine et le rachat de mes fautes. Je l'aimais, je l'aimais jusqu'à la folie, jusqu'à donner mon sang aux ennemis de nos vies, aux valeureux assassins de mes angoisses et de mes doutes, oui je l'aimais et pourtant je l'ai tuée. J'ai cherché à comprendre mais il ne me fut pas possible de raisonner sans blessure, j'ai crié, j'ai hurlé, j'ai craché toute mon horreur de n'être que ce que je suis et rien n'est venu, non rien n'est venu.

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