Confinements intimes #18

Cyrille Royer

19 novembre.

On commence à entendre une petite musique, la musique du déconfinement. Mais attention ! Ne crions pas victoire trop vite, il va falloir le réussir, ce deuxième déconfinement (on apprend par la même occasion qu'on a raté le premier, ce qui fait toujours plaisir, après coup).

La question est toujours la même, en fait. Quand les efforts commencent à payer, doit-on récompenser les efforts faits, ou poursuivre les efforts pour en tirer un plus grand bénéfice ? On dirait une négociation salariale entre patrons et syndicats.

Nous, avec les copains, avant le confinement bien sûr, quand on faisait une matinée de sport, on faisait une grande bouffe le midi, en buvant beaucoup, pour nous récompenser. Ça nous paraissait d'une logique implacable.

À l'inverse, quand j'étais en troisième, mes parents m'avaient promis que si j'obtenais le BEPC (le DNB pour les plus jeunes), j'aurais une mobylette. J'obtins le précieux sésame, mais de mobylette je n'eus point, pour des raisons de sécurité, me dit-on. Certes, je me suis senti floué sur le moment, mais je me dois de rendre grâce à mes parents. Car comme je n'ai jamais eu de mobylette, je n'ai jamais contracté d'accident de mobylette, ce qui m'a sauvé.

Il en est de même pour le déconfinement. Nous sommes surprotégés comme des enfants par papa Macron et maman Castex. Et puis si on donne trop de libertés à nos petits Français, qu'en feront-ils, ces chenapans ? Tu vas voir que si on les autorise à sortir, ils vont sortir. Si on les autorise à se retrouver, ils vont se retrouver.

Aucun sens des responsabilités.

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