Confinements intimes #37
Cyrille Royer
8 décembre.
C'est toujours le mardi qu'on sombre dans la solitude. Je connais ma maison par cœur. Pourtant, quand je joue à cache-cache avec mon ami imaginaire, il arrive toujours à me trouver. Faut dire que ça fait un siècle qu'il hante la baraque, alors lui aussi il connaît les moindres recoins, même si on a fait des travaux.
Je fais quand même des découvertes incroyables. On habite au numéro 4, et quand je regarde par la fenêtre, la maison en face porte le numéro 5. Deux numéros consécutifs dans la même rue et dans la même ville, et qui plus est l'un en face de l'autre, c'est assez peu banal.
J'écoute de plus en plus de musique pour m'occuper, peut-être pour ne pas sombrer. Aujourd'hui, c'était krautrock et chill-out.
J'ai froid à la main droite. C'est celle qui tient la souris, et qui est près de la fenêtre. Il faudrait que j'agence mon poste autrement, ou alors que je travaille sous le bureau avec une couette, ça me ferait une tente d'explorateur dans le froid de cette chambre arctique.