Confinements intimes #44
Cyrille Royer
15 décembre.
Liberté, j'écris ton nom. J'écris « Liberté » sur les attestations vierges qu'on a imprimées, de toutes façons, elles serviront pas au prochain confinement, parce qu'il y aura une case supplémentaire pour un cas qu'ils n'avaient pas prévu, pour acheter des trucs essentiels ou pas essentiels, on sait pas trop, des trucs essentiels clignotants.
Je danse comme un tordu de la cuisine au salon, je chante ma liberté avec Georges Moustaki, je chante mon freedom avec Aretha Franklin, I'm free with Stevie Wonder, mais j'ai pas tout compris, car une fois que j'ai mouillé douze tee-shirts et achevé ma chorégraphie tribale, je monte dans ma chambre pour travailler jusqu'à 18 heures.
Ce déconfinement, ça change pas grand chose, en fait.
Moi qui pensais m'arrêter, je vais être obligé de continuer d'écrire, désolé.