Confinements intimes #45

Cyrille Royer

16 décembre.

À peine déconfinés, il faut qu'on s'auto-confine. Le message est clair, ça ne laisse aucun doute. Mais c'est notre faute, on a été trop malléable, nos gouvernants s'enflamment. Quand on voit qu'on peut fermer un pays en une journée (pas mal pour des Gaulois réfractaires), ça donne des idées...

C'est bien, ils ont remis l'église au milieu du village, et ils n'ont pas oublié la girouette. Décider du jour au lendemain que l'école n'est plus obligatoire, c'est pas mal non plus, on n'avait pas vu ça depuis Jules Ferry, dis donc.

Bon, d'accord, on déconfine et les chiffres sont pas terribles terribles, dans tous les pays autour, c'est carrément la cata, alors peut-être que ouais, ça craint.

Les épidémiologistes ne nous annoncent pas non plus un avenir radieux. Entre celui qui dit que 2021 sera comme 2020 et l'autre qui nous dit que les bars et restaurants ne rouvriront jamais, c'est pas des rigolos. À mon avis, c'est des gars qui ont loupé leur diplôme d'humoriste, alors ils font épidémiologiste à la place.

Ce soir, je promène mon chien. D'ailleurs, il va falloir qu'il aille chez le coiffeur lui aussi, il commence à ressembler à une chenille poilue géante.

J'avoue que je me sens un peu tout nu sans mon attestation. J'aurais pu y aller après 20 heures, j'ai le droit, mais je trouve qu'ils mettent moins d'animations dans les rues à partir de cette heure-là.

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