Confinements intimes #46

Cyrille Royer

17 décembre.

J'étais en réunion toute la journée, quelle horreur. En plus, le chat rentre juste avant la première réunion, j'essaie d'expliquer à tous mes animaux - le chat et le chien - tous les bienfaits de l'amour, car quand je serai enchaîné à mon ordi par le câble de mon casque audio, et je ne pourrai pas gérer leurs problèmes de couple.

Ils me regardent avec leurs yeux, je leur dis : si vous avez compris, tirez deux fois la langue, le chien tire une fois la langue, le chat, zéro. On verra bien...

Finalement, ça se passe pas trop mal. Le chien attend la fin de la première réunion pour aboyer, j'ai juste le temps de descendre pour faire sortir le chat. On n'est pas cruel avec les animaux, nous, on n'est pas comme au Puy du Fou. Vous avez vu ce qu'ils leur font au Puy du Fou, aux animaux ? C'est l'horreur aussi, ce truc. Je serais une candidate Miss France, j'aurais trop peur.

Pas grand chose de positif aujourd'hui, à part le test d'Emmanuel. Vu le nombre de cas contacts qu'il génère, il n'a pas dû respecter tous les gestes barrières, le coquin. Dans le lot, il y a quand même Brigitte. Ça me rassure, quelque part, qu'il lui ait gardé un peu de son temps.

Dans le rayon d'un mètre autour de l'ordi (c'est la longueur du câble), je trouve un pompon de laine pendant une de mes nombreuses réunions. Les gens parlent, mon micro est coupé. Je lance le pompon contre le mur comme Steve McQueen dans la Grande Évasion, mais ça rebondit moins bien.

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