CONSIDERATIONS

d-rudsek

Je commence mieux à comprendre

Pourquoi à vivre j’ai renoncé, à parler

Tout ça pour le verbe, l’assortiment

Tout ça pour l’image, tout ce tourment

Exprimer, exprimer sans cesse, plus, toujours plus

Me rapprocher tant de moi tout nu

De mon être découvert, sentiments, obsessions

Tant de perturbations, de complications

Pour si peu de discernement, pour ce jeu de déguisement

Suis-je muet ou suis-je aveugle ?

Est-ce que je peux accepter cela ?

Renoncer vraiment au réel pour le rêve

Pour l’inexistence, ou plutôt l’existence épurée

De l’instinct, de la simplicité

Dépouillée de la vie pour ainsi dire

Eternel acteur, toujours cette voix dans ma tête

Qui me hurle, me supplie d’écrire encore, même la nuit

Me harcèle, me jette les étincelles

Qui font brûler tant de feuilles

Asservi, totalement impuissant

Je peux à peine acquiescer

Je dois écrire, toujours plus

Des mots, des sons sont lâchés

Mais mon cerveau n’en a jamais assez

Puis-je me satisfaire de ces artifices ?

Puis-je me suffire du tiers du quart ?

J’en ai assez, je voudrais vivre…

Abruti devant ma conscience

Je me sens supporter d’un club de sport

Comme si je perdais en jactance

Ce que sur papier je hurle à la mort

Tristes considérations, s’il en est

Mais au moins, là où je suis, il n’y a pas de risque

Intermittent de la vie

De moins en moins de temps dans le temps

Et jamais mourir…pour l’instant

D.Rudsek 2006