Continuer le récit

aile68

Continuer le récit sur l'enclume, le forger, lui donner la forme d'un sourire lumineux, d'un oeil aux cils élégamment recourbés, qui se cache derrière ce visage qui se veut beau et libre comme une fillette qui boit avidement à l'eau de la fontaine sur la place en été. Cheveux liés par un fin ruban, cheveux hirsutes d'une sauvageonne, tout au long de la journée aller voir les chevaux dans leur pré, sabots dans la boue, la crinière paisible leur caressant le cou. Par tous les temps se prendre pour ce noble animal, j'ai écrit un texte il y a fort, fort longtemps, sur le premier baiser d'une ado derrière un box, il avait plu, mon histoire s'est terminée en une douce caresse des mots.

Avoir dix ans, avoir cent ans, quel grand écart, j'ai loupé des épisodes, des films entiers, des coches, des trains, en courant, je suis allée à la gare d'après mais les billets pour la liberté n'existent pas, la liberté ça se prend, ça se dérobe, et pourtant y en a qui la paient au prix fort mais si vous comprenez! Le prix d'une erreur, de quelque chose qu'on croyait bien faire. Sur le tapis de jeu, passer son tour, tenter sa chance, passer son bac en virtuel, se présenter à un rendez-vous le sourire forgé, forcé, façonné, arrêter ce cirque, ce manège, tout cela ne me ressemble pas. Quand mon esprit sourit alors je souris. Quand mon coeur s'habille pour la fête alors je me découvre à nouveau petite fille, des confettis plein la tête. On me dit à bientôt mais parfois je n'y tiens pas même quand y a des étoiles dans mes yeux.

Oser, foncer, faire un placage au sol, y en a qui s'en prennent à la vie, l'insultent mais se montrent courageux et ce, avec le sourire, ce fameux sourire sans qui rien ne vit, n'arrive. Même si c'est quelqu'un qui passe comme l'air, le vent dans les cheveux ou au contraire apparaît comme une fée et reste dans votre vie, y a de quoi vous la rendre vivable et imaginaire. 


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