Corbeaux
Brice Gong
M. Albert avait réservé son billet de train il y a quelques semaines. Il était content et dégageait une certaine fierté d’emmener son fils unique, sa chère progéniture en vacances en Pologne. Il ne voyait plus souvent son fils, plus que les fins de semaines et en vacances depuis son divorce. Le lien avait été coupé, il n’y avait plus de complicité. M. Albert avait prévu de visiter la Tour Bismarck, le vestige de ces années communistes et les paysages glacés et pittoresques de la campagne polonaise.
Comme prévu, il arriva à dix-neuf heures et demi a la gare D’Austerlitz. Il était en avance pour ne surtout pas rater le départ du train. Il acheta une gourmandise à son fils. Il se sentait prêt à le chouchouter, et à céder a tous ses caprices. Ces vacances seraient parfaites pour renouer une relation forte.
Ils s’installèrent dans le wagon couchette. M. Albert était content, ils étaient en paix tous les deux dans la cabine. Ils ne seraient pas dérangé et pourraient faire une partie de carte. Le train démarra dans un léger frémissement. Tout allait le mieux pour le mieux… mais soudain un homme d’une allure négligé et suant a grosses gouttes entra dans le wagon avec son imposante valise. L’homme les salua. Le père répondit d’un grognement. Alors l’étranger ne fit pas un bruit, posa sa valise et s’installa sur un des lits. M. Albert était un peu agacé. Il ne fallait pas que le voyage soit caché par un gêneur. Le fils, lui soufflait sur la vitre. Une tache de buée se formait et de ses doigts habiles il dessina un bonhomme faisant la grimace. Dehors, passèrent deux corbeaux accompagnés de cris qui semblait voulair dechirer son autre moitié.
La cabine était silencieuse. Voyant que son fils s’ennuyait, le père lui proposa une partie de carte. L’étranger demanda à rejoindre la partie. Aussitôt M. Albert s’énerva et lui pria de se taire pour les laisser tranquille. Cet homme le répugnait, il avait les mains moites, il était mal habillé et il ne s’était pas rasé. L’étranger se retira dans son lit. Bientôt on n’entendit plus que l’abattement des cartes sur la table. Personne ne parlait. Dans la cabine régnait un silence pesant. De tant a autres, le gêneur respirait très fort puis sa respiration se calmait. Le père perdit à nouveau patience. Il demanda à l’autre de faire moins de bruit, le traita de mal élevé. Il proposa ensuite à son fils d’aller se coucher. Il éteignit la lumiere. La cabine fut plongée dans le noir. Le père pensa que cet homme était en train de briser l’harmonie de leur magnifique voyage. Il espérait vraiment qu’il allait retrouver une complicité pere fils.
Dans la pénombre, on entendit petit à petit des sanglotements. Il devenirs de plus en plus fort. C’était l’étranger ! Il pleurait ! Il ne va quand même pas pleurnicher comme un gamin toute la nuit pensa le père. Mais ses sanglots redoublèrent. Le père alors, à bout de nerfs, explosa de colère. Cet homme gachait totalement leur vacance. De sa voix grave et puissante, il ordonna à l’homme de se taire, de ne plus faire de bruit. L’homme se tut, il ne fit plus un bruit. Le père s’endormit enfin.
M. Albert fut réveillé par la lumière blanche de l’hiver. Il ouvrit les yeux lentement, fixant les cristaux de glace incrustés aux vitres. C’est bizarre, on aurait dit que les cristaux formaient la silhouette des deux corbeaux aperçus la veille. Il se leva et vit une masse inerte au sol. C’était l’étranger. Encore en train de déranger, pensa-t-il. Il le secoua, l’appela mais l’homme ne bougea pas. Il était, par terre, froid et mort.
Hum... Il n'aurait pas pu attraper un cancer pendant la nuit ? Pourquoi vous les faite tous mourir, y'a des choses plus grave mince! Le texte est très prosaique, un peu sec... C'est étrange je fais souvent la constatation que volontairement ou pas les textes sont à l'image des personnages du récit, ils ont le même caractère.
· Il y a plus de 13 ans ·jone-kenzo
j'ai suivi ton conseil je me doutai que la mort guetté tres beau texte qui nous retranche sur nos comportements si souvent nombrilistes. MERCI
· Il y a presque 14 ans ·la-louve
quand on clique sur lire, on voit le texte en entier
· Il y a environ 14 ans ·Brice Gong
oh non il me manque la fin, mais j'etais dedans
· Il y a environ 14 ans ·la-louve