Cordes vibrantes
m-artin
Cordes vibrantes
Les synesthésiques écoutent de la musique et la perçoivent en couleurs. Imagination ou perception cognitive se mélangent. Le cerveau est capable de fournir les couleur manquantes à ceux qui ont une rétine déficiente. Ceux qui perdent la synesthésie après accident trouvent la vie bien plate.
Jouir des plaisirs des sens est simple, c’est s’offrir au pouvoir d’harmonie que peuvent nous donner nos sens avec l’extérieur. Cela doit se cultiver avec délicatesse pour en profiter pleinement. Sa gratuité se cultive et se partage avec les autres dans une fusion. Ne plus ressentir c’est perdre une partie de la réalité,cesser de communiquer avec les autres et donc de s’isoler. Cette réalité doit se cueillir, jamais s’esquiver, ni se bousculer ou se remplacer. Il se passe dans l’écoute de la musique un concentré de bouts de vie épurés, affolés, entre souvenir, imaginaire et intuition. Un concentré d’émotions en route pour l’aventure. Il en est de même au regard d’une sculpture ou d’un tableau, d’une danse, de l’écriture, jusqu’à en donner la chair de poule. Nous vibrons.
Nos scientifiques savent que c’est alors la libération de dopamine qui nous transporte et nous permet d’explorer et d’absorber des cimes de perception. Nous en redemandons quand on y goutte. L’artiste anticipe les éventuelles émotions que son œuvre va provoquer. Il y fondera ses propres petits bouts de vie qui chatouillera l'empathie de l’autre, éveillant alors son propre imaginaire. La recherche de l’échange... Sans ce feu-follet activé dans nos esprits, sans cette essence de vie, nous sommes pauvres de lumière.
Les émotions modifient notre corps. Le bonheur rend beau et la déprime nous enlaidis. Il en va de même physiologiquement. Croire, rêver, déplace des montagnes intérieures
Il s’agit de vibrer. De la harpe à l’arc qui tue, comme entre le bien et le mal, les cordes vibrent. Entre les deux, une foule d’émotions que l’on se transmet par les voix de l'empathie, le partage, grâce à nos réseaux de neurones-miroir. Nous sommes capables de vivre par procuration à grande puissance. Notre vécu et notre imaginaire nous permettent d’avoir des émotions qui diffèrent les uns avec les autres grâce à notre culture et à nos apprentissages... C’est ce qu’il nous faut comprendre.
Aussi vibrons-nous ensembles par ricochet infini. Car nous ressentons les vibrations de l'autre de façon autrement plus forte que ce que l’on croyait. Le subjectif de soi est aussi le subjectif de l’autre.
L’art contemporain qui pense que c’est le regardant qui est le seul créateur de l’œuvre puisque même une pissotière a pu être considérée comme telle, casse cette échange-miroir et perturbe le besoin vital de l’être humain : la communication avec son semblable. Le courant va-et-vient du langage artistique est rompu devant l'incompréhension ou le choc. Interpeler une question sans réponse ne sert à rien, boucher le vide revient à casser la corde primaire vibrante dont le rôle est de transmettre.
Le même principe s’installe avec des leurres comme l’argent, la possession, ou boire du coca dans un but de bonheur. L’esclavage qui en résulte et le mal-être nous mènent à l'autodestruction.
Le noyau de l’atome serait fait de minuscules et innombrables brins d’énergies appelées cordes.
Plus on est dans l’infiniment petit plus cela vibre fort, de tel sorte qu’à cette échelle tout s’embrouille." La théorie des cordes", renommée" la théorie du tout" par ce qu’elle a réussi à unir et expliquer les énergies des atomes et celles de l’univers dans une seule et même force, n’est constituée que de vibrations.
L’être humain, parmi d'autres animaux, est constitué d’atomes. Il subit aussi la loi de la gravité.
Nous vibrons...
Tout en formant une mini-méga entité faite d’atomes vibrants nous échangeons nos symphonies entre des plus et des moins, du bien et des maux, des yin et des yang pour former une force électrique commune. Celle-ci servirait peut être à quelque chose d'encore plus grand, dans lequel l’univers serait une sorte d’atome... Qui vibrerait à son tour.
Nous vibrons...