Corps en canicule

dame_oiselle

Lettre à mon amant...

Est-ce que tu connais ces vers ?

« Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux. »

 

Des mots de Vian, mes préférés sûrement, que depuis longtemps, j'aimerais voir tatoués sur ma peau.

Cette peau sur laquelle tes doigts glissent en douceur, me faisant perdre le contrôle de toutes mes pudeurs.

Dans un courant électrique traversant ma chair,

Mes veines, mes muscles, mes os, ma moelle épinière,

Jusqu'à faire s'éveiller Vénus et sa précieuse perle incendiaire.

Peu importe l'heure ou l'endroit, le climat change alors, se fait tropical, habillé d'un vent chaud genre sirocco, à toute allure.

L'humidité en plus.

Par vague.

Dans une ondulation venue d'instincts primitifs,

Et de profondeurs maritimes des Origines.

Parce que ta bouche est douce,

Tes mains délicates,

Et ta langue audacieuse,

Veux-tu des indices, une carte d'explorateur ?

Pour déchiffrer, deviner les secrets de ce centre de gravité si convoité,

Encore presque inexploré par la science et les livres.

Alors entame, si tu le peux, une valse des papilles,

Qu'elles tournoient tout autour en cadence,

Dans des pas endiablés,

Réguliers mais improvisés,

Suivant la musique de ce souffle que tu perçois,

Et le tempo de mes hanches affolées qui viennent vers toi.

Associé à ton habileté, ton doigté d'illusionniste, tu obtiendras sûrement la clé de ces plaisirs déchaînés qui offrent l'éphémère Immortalité, contenue dans quelques secondes d'éternité.

Ma main agrippe les draps, se retient au bois,

Comme si mon corps avait peur de tomber,

De sombrer dans un abîme duquel il ne saurait remonter.

Dans une longue et dernière inspiration pourtant,

Bouche grande ouverte,

Je me laisse couler,

Emporter par un courant bien plus puissant que moi.

Consentante.

Je me noie…


Et je renais…

 

Humide et encore renversée,

Le souffle haletant,

Les reins cambrés,

Les gestes convulsés,

Je te veux maintenant tout entier contre moi.

Dans un va-et-vient enivrant, je meurs d'envie que tu combles mes vides.

Retiens-toi d'abord,

Laisse mon corps, mes mains, ma bouche, t'implorer d'entrer.

Ensuite lentement,

Petit à petit,

Que cet antre qui palpite et se serre, ait l'opportunité de ressentir le moindre relief de ton anatomie.

Et enfin franchement, profondément, avec ardeur, passion et fureur, tes lèvres entre mes dents, tes mains sur mes jambes, mes fesses, ma taille, mon dos, mes seins, mon cou, partout en même temps. Je me suspends à toi, de tous mes membres, pour t'emporter dans le même précipice que moi.

Viens là !

Encore ! Respire…

Encore ! Respire…

Encore ! Respire…

Tiens-moi. Prends-moi. Embrasse-moi. Possède-moi toute entière. Fais-moi basculer la tête en arrière. Soulève-moi. Bouscule-moi. Fais-moi supplier ! Que la terre se dérobe sous nos corps emmêlés, que le temps s'évanouisse, que de secondes d'éternité encore je jouisse… en synchronicité avec Toi…


Sensuellement vôtre...

Ton a(i)mante

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