Correspondance II

hama

« Pour ce qui est des amours.. Ils viendront, et s'en iront aussi. Et, chérie, je déteste avoir à dire ça mais, la plupart d'entre eux vont te briser le cœur, mais tu ne peux pas abandonner, car si tu abandonnes, tu ne trouveras jamais celui qu'il te faut. Tu ne trouveras jamais la moitié qui te complète et te manque. Ce n'est pas parce que tu échoues une fois, que tu vas échouer à tout ce que tu entreprends. Tiens bon, continues, et crois en toi toujours car si toi tu ne le fais pas, alors qui le fera ? Alors remonte le menton, garde la tête haute et, le plus important ; ne t'arrête pas de sourire car la vie est une chose magnifique et elle donne tant de raisons de sourire.. »

Souvent, je me revois sur le bitume à regarder les étoiles en étant à tes côtés. Ce moment où nous étions dans notre monde et que rien à part nous n'avait d'importance. J'aimerais y retourner. Mais j'ai choisi de plonger dans l'océan de l'oubli et de m'y noyer, mais je n'y arrive pas. J'arrive pas à me passer de toi. J'arrive pas à t'oublier. Pourtant, j'essaie mais ça ne fonctionne pas. Rien de mes souvenirs de toi ne veut disparaître. Cette addiction à toi ne veut pas se taire. Elle a besoin de s'exprimer à travers mon cœur. Tu ne quittes jamais mes pensées. Quand j'ai envie de parler avec quelqu'un, c'est avec toi, mais je me retiens. Pourquoi et comment as-tu fait pour prendre autant place dans ma vie ? Une vie si minable. Je me suis jamais attaché à qui que ce soit à ce point. Samedi tu m'as dit : « Elle est franchement cool ta vie ». Tu trouves ? Moi pas. Je m'en vais rêver de toi. Je t'aime, encore et toujours. Je t'embrasse partout, sur ta bouche aussi.

Quand je me droguais, elle voulait que j'arrête. Quand j'ai arrêté, c'est elle qui m'en proposait. Elle me disait que j'étais jamais sérieux, une fois que je l'ai été elle me disait que je rigolais pas assez. Et quand maintenant je rigole, elle me dit d'arrêter de rire pour de la merde. Elle me dit que je lui fais pas assez de câlins, mais quand je veux lui en faire elle n'en veut pas. Elle voulait que je change et maintenant que j'ai changé, que je suis redevenu moi, elle veut que ça redevienne "comme avant". Ce qui me fait chier c'est que, malgré tous mes changements, les gens ne sont toujours pas contents. J'en ai fait des efforts pour être rendu là où je suis. Mais ça ne suffit jamais.

Je crois qu'il faut qu'on parle, parce que tu vois, comme je te l'ai dit, tout a changé. Un soir, tu m'as envoyé un message : « Comment trouves-tu que je suis devenu ? » Et bien je ne l'ai reçu qu'il y a deux jours, sûrement le réseau douteux. Mais je veux te dire ce que j'ai ressenti, parce que j'y croyais encore, que ça puisse être comme avant. Mais on m'avait déjà dit que j'étais qu'une utopiste. Je veux pas que tu prennes ces mots sur le ton du reproche, mais plutôt sur la volonté de compréhension tu vois. Parce que je n'arrive pas à comprendre comme tout a pu changer ainsi. On était deux êtres qui se comprenaient, qui s'aimaient. Qu'est-ce qu'on est devenus ? Des étrangers. C'est l'impression que ça m'a fait. Le jour où j'ai été froide lorsqu'on était tous ensemble, c'est parce qu'on vit dans un monde tout à fait différent, vous vous vivez dans le même. Moi je me sens à part, tu as vécu dans le mien pourtant, mais parfois, j'ai l'impression que tu as oublié ses valeurs. Je ne dis pas que chez moi c'est mieux, oh non, mais que c'est peut-être plus authentique. Je pense que certains de tes comportements cachent un énorme manque de confiance en toi, mais ce n'est qu'une suggestion. Je voulais t'en parler en face, mais comment aurai-je pu le faire, à chaque fois que tu étais avec moi tu étais au téléphone trop occupée. Sur le coup de la colère, j'ai même pensé à couper les ponts, complètement. Mais je tiens trop à toi. Je pense que la seule solution serait de partir tous les deux, sans port d'attache et de se retrouver. Maintenant que tout est dit. Peut-être à bientôt.




Je sais, et je ne suis pas là, c'est pour ça que je suis désolée, je tiens à toi, je tiens à toi énormément, je tiens à tes mots, à ta façon de me remonter le moral, à ta voix au téléphone, à ta manière de réussir à me faire rire alors que j'étais en sanglots, et tes mains sur ta guitare, à ta voix cassée et belle quand tu chantes, à ta façon d'être toi, d'aider les autres, de faire passer le bonheur des autres avant le tien, à ta générosité et ta façon de pensée, à ton courage, ta force, et j'en passe.

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