Coup de pouce malvenu
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Peut-être ne me croirez-vous pas si je vous dis que je ne suis pas une fille très bavarde, Non je vous assure que je ne corresponds pas à l'archétype de « la fille ». Pourtant, comme elles je suis obsédée par mes cheveux. Mais cela doit être le seul point sur lequel elles et moi sommes identique – si l'on fait fi de la génétique et du modèle humain standard bien entendu – pourtant je ne me sens pas si différente. Bref tout ça pour dire que même si les gars ont tendance à se plaindre des filles qui parlent beaucoup, celles qui restent silencieuse ne les attirent pas plus. En somme, je n'ai pas la cote auprès de ces messieurs, disons la majorité. Je m'en contente puisque je ne peux changer ma nature mais parfois la solitude est pesante. Alors le hasard, compatissant de votre sort, vous donne un coup de pouce et dépose délicatement sur votre chemin une âme bienveillante. Cette âme dispose d'un corps, d'une chair palpable pour qu'on puisse s'y accrocher. Le doute d'abord s'empare de vous. Vous ne savez comment prendre cette chance qui s'offre à vous. Vous regardez autour de vous si elle ne s'adresse pas à quelqu'un d'autre, c'est vrai après tout, pourquoi vous sourirait-elle à vous ? Mais l'étrange se produit, vous ne voyez personne d'autre que vous. Alors vous lui faite un signe timide de la main. Cette main que la chance vous prend avant que vous n'ayez le temps de la baisser. Alors vous sentez qu'elle est bien là pour vous.
Les heures, les jours, les semaines défilent. Ils coulent sur vos jours. Cette chance a un prénom bien sûr, elle est comme vous et moi. Le hasard avait choisi pour moi un certain Sébastien. Mais même si il était pour moi la chance de ma vie, les mois à ses côtés ne se sont pas succédé. A qui dois-je en vouloir ? Au hasard, de m'avoir fait goûter à ce qu'il y a de plus beau pour me le retirer aussitôt ? A celle qui lui tient désormais la main ? A moi, de ne pas avoir eu le courage de lui dire ? Lui dire que j'étais lui, que me quitter c'était me faire mourir. Lui dire que si ma mémoire un jour l'oubliait, ni mon corps ni mon cœur ne cesseraient de l'aimer. Lui dire que le vide – puisque plus rien ne nous rattache – me tue chaque jour un peu plus. Lui dire que je n'ai plus le temps de m'attarder sur la tristesse et que j'ai décidé de vivre, même sans une partie de moi, car il l'était. Je trouverai, je suis sûre de ça, quelqu'un qui saura panser mes plaies et qui saura comprendre qu'il ne sera ni le premier, ni le seul dans mon cœur.
Je pense qu'un jour mon courage se transformera en témérité et qu'au lieu de me présenter devant ta porte sans sonner, je frapperais fermement sur ce bois. Tu ouvriras l'air surpris j'imagine et je te dirais tout, oui tout ce que j'écris. Tu n'avais pas le droit de jouer avec moi. Je te ferai du mal c'est certain mais console toi en pensant que jamais tu ne souffriras autant que moi. Tu te relèveras vite sans qu’aucune cicatrice n'apparaisse. Bonne vie à toi, je te souhaite de connaître le bonheur.