Coupable d'aimer

lanimelle

Coupable d’aimer

Ne crois pas le jugement hâtif, ne crois pas la pierre et puis les ogres qui se goinfrent de l’horreur, ne crois pas tout ca de moi.

Les destinées gonflées de sang, enflées de blessures, sacrifiées d’un bout de nous à chaque fois.

Je t’écoute et tu sors encore la beauté, tu extirpes de l’horreur les plaies amoureuses, les festins orgiaques du cœurs et puis si le passé nous a défait, nous avons chacun dans notre coin continué, poursuivi la destinée.

J’avais mis sur ton dos tout les silences qui étaient trop lourds pour moi, toutes les violences qui giclent, qui vitrifient et expulsent nos âmes fragiles. C’était survivre, c’était un état de guerre, comme une fusion impossible, comme la mort et moi quand elle s’est présentée et que je l’ai refusée, sa langue léchant ma surface sans jamais pouvoir me prendre.

Je t’écoute et le deuil de l’amour je le fais avec toi, dans le son de ta voix, avec toi de l’autre coté, le pire c’est nous, le pire c’est dedans, dans les idées où se mêlent les folies et les désirs d’absolu et puis la vie qui se déchaine en des lignes maléfices, la liberté et le pire des tuteurs, il laisse aller nos allers retours d’amour comme si rien d’autre que ce sentiment ne pouvait vivre.

J’ai eu les veines qui sortaient, j’ai eu les traumatismes des mortes que tu as aimées, j’ai eu les pleurs de cet homme qui m’ont noyé jusqu’à en oublier mon propre reflet et puis la visière sur mes regards qui ne voulaient rien croire de la fin, ne jamais se résigner ni capituler, les souffrances aux chevilles lourdes comme le plomb et la solitude ennemie.

Tu chantes et je me réconcilie avec le diable et puis mes affres sur le sourire que je ne cessais d’essuyer pour ne pas me mentir, tu chantes et la beauté ne peux pas se nier.

Les natures mortes vivent, dans des œuvres ou quelques part, sur le reste de nos peaux qui n’en finissent jamais de survivre, de s’alimenter de cette vie miraculeusement battante dans nos poumons noirs de nos ombres, de nos passés qui ne passent jamais.

Ma voix rejoint la tienne dans ce grand salon ou la mort m‘avait désirée si fort, quand tu parles d’amour, nous si différents et pourtant je te confonds dans ces notes subtiles connectées aux secrets épais et poisseux dont nous nous déferont jamais.

Il n’y a pas d’existences sans casse, il n’y a pas d’amour sans accident, il n’y a plus d’espoir ou seulement des éclaircies divines qui viennent sur nous parfois.

Nous sommes tous coupables d‘aimer, les jeux amoureux massacrent les idéaux et s’habillent de tristesse quand nos mains vides des leurs, nous ne pouvons jamais cesser d’aimer.

L’animelle

px : 3ème texte sous cantat

Signaler ce texte