Coupé

franekbalboa

Chaque fois c'est pareil. Je m'installe tranquillement chez moi. Je caresse délicatement le phénix sur ma gauche, puis je me décide. Mollement je me dirige vers la salle de leur torture. Il fait doux, un peu humide. Passant devant le miroir, je les vois malgré le peu de luminosité. Calmement, comme d'habitude, j'enlève la bague que je porte. Toujours aussi calmement, la chaine aux deux pendentifs. Après avoir quelque peu organisé la pièce, je finis par enlever le haut. Le maillot gênant pour cette opération délicate, puis il risque d'être quelque peu souillé. Je cherche dans les tiroirs, tranquillement, ils ne se doutent toujours de rien.
Alors que je trouve l'instrument qui les fera souffrir, je l'attrape et le branche. Je le teste. Ce bruit les fait semble-t-il frémir... Ou peut-être est-ce le fruit de mon imagination. Toujours aussi calme, je m'avance dans la pénombre et commence le travail. Le bruit sec de l'outil qui fait des va et vient. Il faiblit parfois lorsque leur nombre est trop élevé, puis reprend du tonus lorsque je le retire. Je les entendrai presque hurler, découpés et séparés de leur essence, déracinés et arrachés, détruits à coups de lame, ils chutent et retombent mollement sur le sol. Il sont des dizaines d'abord, rapidement, des centaines, puis des milliers... Des millions... Tous s'effondrent et devant moi, s'écroulent sans vie. Non pas qu'ils aient fait montre de beaucoup de résistance, mais c'est là leur fin, triviale, et humiliante, sur un sol sale et dans une pièce sombre... C'est un carnage. Littéralement. Personne ne les regrettera, pas même moi. Après la bataille, je me regarde de nouveau dans la glace. J'en suis couvert. Ils ont chu partout et m'ont éclaboussé. J'avais raison d'enlever le haut. J'en suis littéralement recouvert...
Lentement, je regarde et analyse, parfois j'en vois quelques uns qui ont survécu, et je les exécute... Aucun ne doit rester debout...
Après avoir fini cet épisode monstrueux, je me dirige vers la douche, me dénude et me nettoie. C'est terrible. Il y en a encore, ça gratte, mais je me sens mieux... Une douche courte et fraiche en cette soirée estivale, j'enfile après m'être séché une tenue légère, je remets ma bague et ma chaine. Je caresse les deux pendentifs, puis je me décide à les ramasser. A l'aide d'une pelle je les expédie alors là où finira leur courte existence... La poubelle... Puis je me regarde de nouveau dans la glace, passe la main le long de mon crâne, et me dis que décidément, je suis bien mieux lorsque j'ai anéanti ces cheveux.

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