Coupe à Blanc 2

Pierre Scanzano

Et des montagnes éventrées de la tête aux pieds

Par la houle du ciel et de la terre

Et des fenêtres ouvertes-fermées

Portes barrées par la peur de se voir

Mourir ou vieillir

Dans un pré de pierre ponces

Et le brouillard charitable des songes

Quand il faut s'agripper au sablier terrifiant

A sa faiblesse de feu cruel

Et ce regard posé comme une feuille mise

A l'emporte-pièce sur ton corps mouillé

Voué aux coups de ressac du désamour

Nos marais salants à la vérité saumâtre

A son instabilité organique qui vous

Prend à la gorge et vous comble étouffe

Pour que le monde soit tiré au cordeau

De l'Apparaître-Disparaître  calme ordonné

Silence du-tout-au-tout dans cette

Mise en veille générale

Et ce calfeutrage unilatéral de feu

De gel de froid coagulé    Sa

Herse cognant dans le génome

Et ces corps  Nos corps mis au rebut

Sans jouir sans jour sans gloire

Sans origine ni nom ni chair

Qui tienne un jour en plus

De l'hécatombe finale

Et désormais l'espace s'enfle

De voix lointaines et pénombres froides

De son d'herbe haute médicinale

Voisinant un désert en dunes de flammes

Tout près de nous de nos bouches

Nos langues refroidies  raides

Immobiles dans un même

Silence ou apparaître à

L'identique...






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