Courir dans ce champs de fleurs.

oriana

Parce que la vie est un trop grand champs où il faut courir sans s'arrêter sur certaines fleurs, au risque d'en rater d'autres...

Ce jour, là, le ciel était bleu. Les nuages de cotons étaient légèrement jaunes, prenant une grande place dans le ciel...

J'étais petite, mais j'avais l'impression de toucher ces bouts collés, normalement de couleur blanche.

Je ne savais pas pourquoi, j'avais l'impression de me sentir grande, à ma place.

Je cours, je cours!!

D'être dans un rêve, mais que la réalité était bien là : j'étais humaine.

Tous mes sens et mes dons dansaient, j'étais en osmose avec mon corps et la nature. Nous ne formions plus qu'un. La souffrance n'existait pas, juste le souffle du vent doux dans mes cheveux. Mes yeux remplis d'éclat de bonheur à la vue des fleurs roses et blanches sur ce champs d'or. Les fleurs, des êtres vivants, la vie... Elles ne demandent que le minimum et sont souvent remerciées d'un coup de pied dans l'autre monde.

Je ne suis pas comme eux, jamais.

J'ai assez d'imagination pour me créer un monde à moi.

Il est doux, léger et il n'y a que le sourire et le bonheur qui y pousse. Il est pas futile, pas inutile.

Le soleil vient parfois troubler ma vue, me faisant lâcher un rire où personne ne regarderait les traits de mon visage.

Heureuse.

Un jour, pourtant, dans mon champs de vies, une rose noire poussa.

Je ne comprenais pas.

Mon souffle se coupa, mon cœur se serra, comme si ses épines s'encraient dans mon cerveau, dans ma tête et surtout dans mon cœur et dans ma gorge. 

Je ne pouvais plus parler! Plus respirer!Elle... Elle a bouffé toutes mes pensées! A l'aide!!

Puis, son poison a commencé à couler dans mes veines, comme quand ce garçon qui fumait dans l'autre monde revenait en moi.

Pitié, cessez, CESSEZ!!!!

Les sanglots m'arrachaient la gorge, mon cœur se battait de toute ses forces et les larmes coulaient, inlassablement, sur les autres fleurs.

Elles penchèrent la tête vers moi et se mirent à pourrir.

Les mains autour du cou, je tentais de m'étrangler, mais ma respiration et les tremblements vinrent.

Les fleurs fanées étaient noires, je ne les voyaient plus et le sol se mit à trembler.

La rose rigolait bien, elle me dit alors qu'elle m'aimait, m'injectant sa vie et sa fumée en moi. Je m'arrachais la peau et criais... Dans ce monde, je ne voyais personne.

Tout avait disparu.

La rose noire finit par s'en aller, me laissant des plaies ensanglantées et mes mains sur mon cou.

Je cherchais à l'aveugle des plantes empoissonnées sur le sol, qui me rappelleraient lui et la mort.

J'en trouvais, mais mes os claquaient tellement et les larmes perlaient... Ma bouche avait trop crié.

Alors, je m'enfermais, la tête dans les jambes.

En boule, seule.

Seule avec lui partout.

Puis, le soleil revint et je le regardais avec un regard noir, comme si j'allais l'affaiblir.

Mais il resta, me nargua.

Mes yeux séchèrent et les fleurs reprenaient un peu de couleur.

Alors, je serrais les poings et le soleil baissa.

J'avais une attitude qu'il ne fallait pas avoir.

Prise au piège, je desserrais les doigts.

Puis, je pleurais avec une pointe de culpabilité et les fleurs m'encerclèrent.

Elles se mirent à se faire top nombreuses et trop belles, alors je me mis à trier celles qui avaient toujours été là pour moi et les sincères.

Les pensées me poussèrent au cœur, de leur rose pâle.

Plus jamais il ne serait rouge.

Il ne sera plus jamais "pur" et naïf et je ne pleurerais plus jamais de façon à le rendre rouge et irrité.

Plus jamais.

Les rêves avaient laissés place à quelques souvenirs et à un futur pas vraiment marqué, mais je savais qu'il était là...

***

J'ouvrais les yeux et découvrais un lit d'hôpital.

A ma gauche, un garçon blond me regardait, avec de grand yeux.

Puis, il dit d'une voix forte qu'il n'y croyait pas...

La vie est une histoire de croyances, je le sais bien...

Et il me prit la main, me chuchota qu'il était mon meilleur-ami et qu'il m'avait trouvé à moitié morte à cause du sachet de drogue qu'il m'avait laissé comme adieu...

Mes yeux se figèrent. Mes membres tremblèrent et il me tint ces mots : 

"- Tu as été dans le coma, mais maintenant c'est terminé, il ne te fera plus de mal, il est parti."

Je prenais un coup de poignard en moi et je remis mes poings sur ma nuque. L'écrasant.

Il me regarda incrédule et choqué et se mit à me sauter dessus en pleurant.

"- Non, non!!!C'est pas ta... Faute."

Mes mains se crispèrent et cachèrent mon visage. Si, c'était de la mienne, c'était moi qui avait aimé, pas lui...

Alors, il écarta mes peurs en enlaçant ses doigts dans les miens et en me murmurant, il me tint.

"- Je t'aime. Subit pas toute seule. Reste pas avec des épines. Laisse moi pas les couper, mais... Rendre leurs bouts arrondis."

C'était la rose blanche, aux cheveux d'or, qui venait faner la noire, venant prendre le cœur de la rouge au passage, sans la piétiner.

  • Merci! :)
    J'ai eu ce besoin de le rendre noir...Je sais pas pourquoi.Une envie, un désir.
    J'aime ton point de vue! x)
    Merci énormément! :)

    · Il y a presque 10 ans ·
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    oriana

  • Bravo pour ce texte! Je t'avoues l'aimer particulièrement grâce aux changement brusque que tu lui as apporté. Tout en ayant une narration qui réussies à rester dans un sens suffisamment détaillé et avec ce brin d'ellipse qui convient tout à fait à ce genre de nouvelles (de mon point de vue, du moins). Coup de coeur, donc.

    · Il y a presque 10 ans ·
    Stretched 264806

    noryx

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