Création Divine-Août 1979 Ch.42

loulourna

 

43-Création Divine-Août 1979 Ch.42 

---Tu sembles plus calme, moins tendue. Ca fait plaisir à voir. 

---Oui, j’ai retrouvé une famille...merci...en grande partie grâce à toi.

Samuel tenta de prendre un ton neutre,—J’ai juste fait le chauffeur.

---Non, beaucoup plus, seule je ne serai jamais venue à Beauvais.

Christine, toute à son bonheur ne perçu pas le léger ressentiment dans la voix de Samuel qui l’instant d’après se reprocha sa pointe de jalousie due à une concurrence inattendue.

Elle avait discrètement observé Samuel à Beauvais. Durant le déjeuner son attitude était restée celui d’un gentleman même devant les regards en coin des Verdier qui visiblement se posaient des questions.

—Je suis heureux que ce voyage t’a permis de retrouver des proches de ta famille...des gens sympathiques.

Christine soupira,—Il faut que je digère cette nouvelle situation. 

Elle regarda Samuel à la dérobée. Son visage sans expression scrutait la route. Elle n’arrivait pas à le sonder. Brigitte avait semblé sûre d’elle, à tel point qu’elle avait failli la convaincre que Samuel était venu à Paris uniquement pour la voir. Tu t’es planté, ma petite Brigitte, complètement planté. Je n’oublierai pas de te le rappeler.

—Je m’attendais à trouver des fantômes et non, rencontrer une personne proche de Céline, je n’y pensais même pas. Quand je pense que je vivais à 50 kilomètres de mon passé...je m’en veux.

Samuel ne répondit pas. Christine compris qu’il n’avait pas envie de parler des Verdiers.

Retour de week-end oblige, La nationale 1 était encombrée. La 504 Peugeot de location roulait lentement vers Paris. La nuit était tombée et quelques étoiles avaient fait leurs apparitions.

Christine se pencha pour contempler le firmament, ---On ne voit plus d’étoile dans le ciel de Paris.

Samuel répondit laconiquement.—Il faut choisir, un ciel étoilé ou l’électricité et la pollution.

La crainte que le retour vers Paris soit un long monologue sur les Verdier s’estompa dans son esprit lorsque Christine pensive ajouta,

—Je me demande ce que représentait la voûte céleste pour les hommes préhistoriques ? 

—Leur monde était très limité. Essaye de t’imaginer ; tu es née et tu évolues dans un groupe de 20 à 30 individus ; hommes, femmes et enfants confondus. Votre seule raison de vivre est la recherche d’abris, de nourriture et protéger le feu que tu as du mal à domestiquer. Les montagnes au loin sont les limites d’un univers plein de mystère, un tas de questions sans réponses : le jour, la nuit, le soleil, la lune, les étoiles, sans compter les éléments ; la pluie, les éclaires, le froid. La peur des animaux sauvages. Pour accepter ce monde mystérieux il fallait un grain de folie.

---Ca, on n’en manque pas.

---Pour expliquer leur milieu, ils n’avaient évidemment aucunes bases scientifiques. Pour justifier le monde leur raisonnement original, inattendu ne pouvait être que métaphysiques. Créer des idoles, des représentations divines, fontt partie de notre folie. Sans cette déraison notre espèce aurait probablement disparu.

---C’est Beauvais qui te rend philosophe ?

---Non, mais c’est important d’avoir son idée sur le monde qui nous entoure.

--- Ce n’est pas original, c’est ce que nous faisons depuis la nuit des temps.

---Pourquoi veux-tu que je sois original ? Nous pensons tous de la même manière. Regarde les religions : quelle que soit notre civilisation, nous avons à peu près la même façon d’expliquer l’univers et notre futur dans l’au-delà . 

Mardi, en quittant l’Île Saint-Louis je t’ai demandé si tu croyais en Dieu. Tu m’as répondu avec hésitation, parfois oui, parfois non. Pour le moment nous n’avons rien de mieux à faire que de suivre les voitures. Donc j’ai le temps de te raconter ma théorie. Prête !

---Prête !

Tous les deux semblaient satisfaits de la tournure que prenait leur conversation. —Lorsque j’étais plus jeune, avec des copains de lycée, nous avions imaginé notre mort. Nous avons même failli en faire une pièce de théâtre.

—Premièrement : Dieu est une pure invention humaine. Dans ce cas on meurt et les atomes qui constituaient nos corps retournent à la grande sarabande spatiale. Ce premièrement ne me donne pas satisfaction. Il n’y aurait rien à dire d’autre. 

Deuxièmement : Dieu est bien réel. Ca ne change pas grand-chose pour nous les humains puisqu’il n’intervient pas dans notre vie terrestre.

Un dieu intelligent, assez talentueux pour créer l’univers, ne peut pas m’en vouloir de ne pas le prendre au sérieux, de ne pas m’en remettre aveuglément en lui. Il est donc inutile de perdre son temps à essayer de donner des explications sur son existence ou non et profiter de cette merveilleuse petite planète. Mais attention, à notre mort, ce deuxièmement devient intéressant. Il y a la possibilité de nous retrouver  devant lui. 

—Bon ! Et où veux-tu en venir ?

— Ecoute la suite. Je suis mort et je me présente devant Dieu, vénérable vieillard arborant une grande barbe, auréolé de cheveux blancs, habillés d’une grande robe immaculée, souverainement assis dans un majestueux fauteuil de velours rouge. Sur une estrade, dans une grande salle décorée de lambris dorés. Il est entouré de tous les saints du paradis. À sa droite, Marie, À sa gauche, Joseph. Jésus est absent, il se sacrifie pour sauver les habitants d’une planète quelque part dans l’espace. Joseph fait la gueule, il a des soupçons ; cela fait deux milles ans qu’il se pose une question : Jésus est-il mon fils ou non. Cela fait deux milles ans qu’il épie Marie et Dieu ; en vain, il ne la prend jamais en faute. Une vrai sainte. Penché sur un grand-livre posé sur une somptueuse table Louis XVI, Dieu lit en remuant les lèvres et en suivant du doigt. Chaque fois qu’il tourne les pages il lève la tête et me regarde avec commisération.

Au bout d’un moment, il ferme le livre et semble réfléchir, puis il dit. --- Ta vie c’est zéro...rien...le néant. 

Samuel tourna la tête vers Christine,---J’avais imaginée sa réaction tellement de fois que je ne suis pas pris au dépourvu. Je réagis du tac au tac,--- C’est une opinion personnelle. Je ne suis pas d’accord avec toi. De quel droit me juges-tu ?

Dieu, hautain me toise, --- je suis le créateur.

Je le regarde, le sourire sarcastique, --- Parlons-en de ta création. Te rends-tu compte que “ ta création “ comme tu dis si bien est un véritable cloaque, une énorme poubelle.

Dieu me regarde d’un air incrédule : Comment oses-tu ? j’ai créé le monde, les étoiles, le soleil, la terre et la vie. Après une pause, se redressant avec fierté : Tout ça en une semaine... six jours exactement.

Christine riait de bons cœurs. ---Histoire de fou.

---Tu trouve que la Bible, le Coran ou tout autres saintes écritures sont plus sensées.

—Parfois oui, parfois non. 

Bon je continue. Je regarde Dieu dans les yeux, —Tu as bâclé ton travail. Tu ne penses pas que c’est un peu court une petite semaine pour une entreprise d’une telle importance. Tu n’as même pas besoin d’une loupe pour voir les ratés, plus nombreux que les réussites. En voyant la tête de Dieu, j’ai envie de rire. Il suffoque...tout rouge, il veut se justifier. Il n’y arrive pas. Il bégaye... co...co...comment oses-tu ? .... Je...je...

Moi : Je lui coupe la parole : Pose tout par terre, on triera plus tard.

Là je vois que je l’ai vraiment vexé.

---Ton Dieu se vexe, mais le vrai Dieu ne peut pas se vexer.

---Ah ! tu crois ? Tu n’as pas bien lu la Bible, il est jaloux, vindicatif et se vexe presque à chaque page.

Dieu est fou de rage.--- Ah c’est comme ça ! et bien tu vas voir qui est le maître ici.

--- Et voilà, j’en étais sûr. Tu veux tirer parti de ta position pour m’imposer ton autorité despotique. Regarde ta tête, tu frises l’apoplexie, calme-toi, reviens sur terre...si l’on peut dire. Tu vas décider de mon éternité et il faudrait que j’accepte ta sentence sans réagir alors que j’estime que c’est toi qui as des comptes à me rendre.

Dieu se ressaisit et d’un air narquois il prend les saints à témoin. Ceux-ci me regardent avec réprobation.

---Vous entendez-vous autres, moi, des comptes à lui rendre ?

Je pointe mon doigt vers lui,--- C’est toi le responsable, toi qui m’as fait comme je suis. Je suis ta création, donc tu es responsable de mes actes.

--- Pas du tout, les hommes doivent décider eux-mêmes de leur destin.

Christine riait de plus belle,--- Tu défends bien ta cause, on voit que tu es avocat.

Scandalisé, Je regarde Dieu dans les yeux, --- 1,5 million d’enfants juifs innocents, gazés, brûlés, avaient-ils leur libre arbitre ? Les fillettes, les garçonnets, victimes des pédophiles, décident-ils de leur destin ? Les enfants victimes des guerres, des famines, de la maladie, ont-ils leur libre arbitre ? Tu as engendré un monde de fous. On se donne bonne conscience en affrétant un avion pour transporter un médicament qui va sauver une vie à l’autre bout du monde ou en donnant quelques sous à une œuvre caritative quelconque et pendant ce temps-là on torture, on affame, on massacre à tour de bras. Nous ne pensons qu’a nous faire la guerre. Tous les prétextes sont bons. La terre, la race, la religion. Qui d’autres que toi est responsable des idéologies qui provoquent des millions de morts ?

Dieu prend sa tête entre les mains,---Tu as raison, à quoi pouvais-je bien penser en créant cet univers de fou, infini et en perpétuelle extension ?   Il relève la tête,--- Ce qui m’a sauvé de la déprime, c’est la terre.

---La terre ?

---Oui ! oui ! Créer une planète qui tourne gentiment autour de son soleil pour en faire un jardin à usage personnel ; mon petit chez moi en quelque sorte. Après y avoir installé Adam et Eve, tout a dérapé... par ma faute...J’avais planté un pommier rien que pour moi et interdit à quiconque de s’en approcher. J’ai été idiot...égoïste, j’aurais dû planter un verger : des poiriers, des pommiers, des cerisiers, des pruniers... c’était facile...sans problème. Tu connais le proverbe ; qui peut planter un arbre, peut planter une forêt. Surtout quand tu es Dieu. Au lieu de ça, je me suis mis en colère et j’ai chassé Adam et Eve du paradis, je leur ai dit des horreurs ; qu’ils se verraient nu, qu’ils enfanteraient dans la douleur ; espérant ainsi qu’ils ne se reproduiraient pas comme des lapins. Et bien, je l’avoue, là encore je me suis complètement trompé. Cela ne les a absolument pas gênés...surtout les hommes.

---Pourtant tu es sensé tout savoir.

--- Non, je ne sais pas tout.

--- Il y des choses que tu ignores ?

--- Oui.

--- Quoi par exemple ?

La confusion se lisait sur son visage.---Je ne sais pas... puisque je les ignores. Comme le disait votre grand poète Shakespear : il y a plus de choses dans l’univers que dans mes petites créations. Ce qui me traumatise c’est que je ne connais pas mon origine. D’ou je viens ? ou je vais ? Je suis orphelin, tu comprends !

Il remua sur trône, mal à l’aise posa sa tête entre ses bras et éclata en sanglots.

Je m’approche et lui tapote l’épaule,--- J’ai peut-être une solution, pourquoi ne pas diriger l’agressivité de l’homme vers un ennemi commun ; Acturien ou Rigelien par exemple.

Dieu sécha ses larmes--- Ah ! enfin je retrouve bien là mon petit homo sapiens ! Votre nature agressive finie toujours par se révéler. Que vous ont fait ces extraterrestres ? heureusement vous vous serez auto-détruit bien avant d’atteindre d’autres mondes. Ah non alors ! les petits hommes verts, bleu ou rose ne risquent pas d’être envahies par des barbares tels que vous. De toute façon j’y veillerai. Je vais t’apprendre un scoop. En parlant des Acturiens, ils ont plusieurs fois visité la terre dans l’espoir de vous faire membre du grand empire intergalactique. Il y a longtemps qu’ils ont abandonné ce projet. ils ne sont pas fous, eux.

Toi qui es si malin, je vais te donner à réfléchir. En dépit des meurtres, des génocides, des épidémies de toutes sortes, des famines, des guerres, la population mondiale augmente inexorablement dans des proportions dramatiques. En l’an 2020, vous serez 8 milliards d’individus. Chaque année, 100 millions de gens en plus qui défèquent, pissent, s’empiffrent et gaspillent le bien le plus précieux pour votre survie: l’eau. Si on devait donner une médaille d’or aux pollueurs, vous êtes incontestablement les gagnants. Les nappes phréatiques que vous gorgez de pesticide, le mercure qui empoisonne les mers et les cours d’eaux, le déboisement des forêts… j’en passe et des meilleurs. Votre écosystème est au bord de la rupture. Vous êtes en train de scier la branche de l’arbre sur laquelle vous êtes assis. Vous avez réussi à me dégoûter de vous. Il y a longtemps que je ne vous adresse plus la parole. Au début, j’ai bien essayé de vous raisonner mais chaque fois que je vous parlais vous inventiez une religion, des sacrifices pour m’honorer. Tiens ! rappelle-toi, Moïse, tu penses sérieusement que j’ai pu lui demander d’égorger son fils. Il est temps que tu connaisses la vérité ; Adam et Ève, le pommier, le paradis ; tout est faux. Créer un homme avec de la terre, une de ses côtes pour madame. Ou est l’évolution dans tout ça. Tu n’es pas sérieux ? Votre orgueil vous pousse à croire que vous êtes la forme parfaite, la plus évoluée, que je vous ai créée à mon image. Quelle image ? Je n’ai aucune représentation. Regarde autour de toi. Toutes ces tentures, ces dorures, les saints ; rien n’existe.

Se retournant vers Marie : Marie es-tu ma maîtresse ?

Marie avec une moue de dégoût,--- Un vieux machin invisible, sûrement pas.

Joseph ne pouvait pas mettre en doute la parole de sa femme. L’émotion le submergea, il cacha ses larmes en se mouchant. Cela faisait deux mille ans qu’il ne l’avait pas regardé comme il la voyait à l’instant.

Dieu me fixe dans les yeux,--- Alors tu vois ? Regarde-moi bien. Ou plutôt regarde ma représentation, pure copie, sortie de l’imagination paranoïaque des terriens. Pour honorer vos dieux il vous faut une représentation théâtrale. Vous n’avez aucune imagination ; Moïse, Abraham, le Père Noël et moi, nous avons tous la même tête du vieillard bon, sage et vénérable.

Dieu me toise de sa hauteur et prenant une voix moqueuse : Vous êtes lâches, peureux et cruels. La vérité, c’est que je suis nulle part et partout, ni image ni nom. Réfléchi un peu pourquoi aurais-je besoin d’un nom, je suis le créateur de tout. Vous me gratifiez d’un tas de sobriquets ; Jehova, Dieu, Allah, Bouddha, Schmouda, Schrabada et que sais-je encore. On pourrait remplir un livre de milles pages rien qu’avec mes descriptions diverses. Jésus de Nazareth, mon fils descendu sur la terre et sacrifié pour sauver les hommes. Qui peut inventer une histoire pareille et qui peut y croire.

Dieu pointe un doigt dans ma direction : Vous, rien que vous ! Moi, pur esprit, avoir un fils. En racontant ce genre d’ineptie, on se demande si vous savez comment on fait des enfants. Tu me vois envoyer mon fils se faire massacrer par des êtres aussi malfaisants que vous ? Donc me voilà annonçant à une femme nommée Marie qu’elle va avoir un fils de moi. C’est curieux comme vous pouvez être naïfs lorsqu’il s’agit de religion. Si votre femme ou votre fille, vous racontaient les mêmes sornettes, vous leur demanderiez si elle vous prend pour un imbécile. Le jugement dernier ; voilà une histoire de fou rigolote que j’ai récupéré. Chaque humain, après sa mort arrive immanquablement devant moi, pour être plus précis, d’une image qu’il s’attend à voir. Pour les chrétiens et les juifs, je suis comme tu me vois. Pour les musulmans, à peu prêt pareil, avec en plus, un turban. Je peux également ressembler à Bouddha , le ventre bien rebondi ou à Shiva avec plusieurs bras. Tu n’imagines pas à quel point ça impressionne. Parfois lorsque c’est nécessaire je me déguise en totem indien, ou en n’importe quoi. Lorsqu’un Iroquois se présente à moi, il me voit en Grand Sachem. Immanquablement, je lui dis qu’il n’aura pas droit aux grands terrains de chasse éternels. Aux musulmans, aucune chance d’approcher le paquet de vierges qu’ils espéraient mettre dans leur lit. Crois-tu vraiment que vos existences soient suffisamment intéressantes pour être consignées dans un registre. En réalité ce que vous faites de votre vie je n’en sais rien et je m’en fous. Regarde ce qu’il y a dans le grand-livre. En disant ces mots il le retourne vers moi. je constate qu’il est vide.

Tous les êtres humains ont quelque chose à se reprocher et je ne me trompe jamais en disant que vous êtes coupables, que votre vie c’est de la merde. C’est la que je m’amuse, avant de vous envoyer au néant je vous promets d’être livrés aux flammes de l’enfer pour l’éternité. Quel pied quand je vois votre tête lorsque je souligne que c’est long l’éternité. Satan, lucifer ou belzébuth, c’est comme tu veux, un de mes fidèles ; un malheureux, il se cache quelque part au fin fond de l’univers depuis des milliers d’années. Il est en cure psychanalytique. Il n’arrive pas à vivre avec l’idée que vous soyez l’incarnation du mal. Ce rôle, normalement lui appartient. Alors écoutes moi bien, la création de l’univers m’a pris encore moins de temps que tu n’imagines. 6 jours de ton temps ne sont même pas un centième de centième de secondes pour moi. Des univers, j’en crée toutes les minutes et j’en fais disparaître autant pendant le même laps de temps. Alors si tu crois que je vais m’intéresser à une planète aussi minable que la vôtre, qui peut disparaître d’un instant à l’autre comme si elle n’avait jamais existé, c’est que vous ne comprendrez jamais rien. Imagine… je dis bien, imagine…ce n’est qu’une supposition, que tout le cosmos est sur le dos d’une puce, qui est sur le dos d’un des neuf chiots d’une couvée de fox-terrier. Je te laisse réfléchir à cette suggestion. Tiens ! voilà un beau paradoxe qui devrait vous donner à réfléchir si vous étiez moins tordu. Vous croyez en une vie future, votre âme monte au ciel ; alors pourquoi la mort vous fait-elle si peur ? Vous pleurez un être cher qui a souffert avant de mourir, alors que vous devriez être heureux pour lui. Vous n’êtes pas logique avec vos croyances. Si vous l’étiez vous condamnerez vos ennemis à vivre et non leur donner accès au paradis.

Comment avais-je pu penser une seconde prendre le dessus sur Dieu. Je fais une dernière tentative,--- Sur terre, les humains sont persuadés de ton infinie bonté et de ta grande sagesse.

--- Bonté, sagesse, des mots inventés par des utopistes, comme liberté, fraternité, égalité mais que personne n’applique.

--- Alors, à quoi sert toute cette discussion ?

--- À rien, en ce qui te concerne. À meubler moins 1 puissance 70 zéros de mon temps. Je ne suis pas pressé, le temps je le fabrique.

j’en avais assez. Mais que pouvais-je faire d’autre que de l’écouter. Je ne pouvais même pas dire que je perdais mon temps, je n’en avais plus.

---Vos têtes sont farcies d’histoires idiotes. Pour en revenir à Adam et Eve ; tu me vois créer un homme, lui prendre une côte pour créer une femme. Non, rien d’anormal ? Non, bien sûr. Si je peux créer un homme, pourquoi aurais-je besoin de lui prendre une côte pour créer la femme ? Hein ! bon je continue. Pourquoi je concevrais un pommier pour en interdire la cueillette de ses fruits ? Tu me vois avoir ce comportement de sadique…de la pure folie, et pourtant vous continuez à dire que je suis un Dieu d’amour, de justice et que ma sagesse est infinie. Quelle contradiction ! Combien de guerres, de meurtres, de tortures vous avez perpétré en mon nom ? Combien de fois, dans vos prières vous avez dit ; Dieu, tu nous abandonnes. Vous m’avez reproché de ne pas avoir été à Treblinka, Auschwitz, au Biafra, à Petaouchnock…etc...etc. Jésus sur la croix a lui aussi prononcé ces paroles. Mon père, pourquoi tu m’abandonnes ? Je ne vous ai jamais abandonné pour la bonne raison que je ne vous ai jamais pris en charge. Je regarde l’assemblée des saints. Tout le monde rigoles. Certains cachent leur hilarité derrière leurs auréoles qu’ils tiennent devant leurs visages.

--- Je préfère retourner au néant que de continuer cette conversation.

Dieu regardant sa Rolex : ---Te fait aucun souci, tu vas y aller à l’instant même. Avant de te fondre dans le néant, juste une simple question auquel tu n’auras d’ailleurs pas le temps de répondre. Tout ce que je viens de te dire ; est-ce vrai ou est-ce faux ? Suis-je réel ou le produit de ton imagination ? Suis-je matériel ou immatériel ?

--- Voilà c’est fini. Que penses-tu de mon histoire ?

--- Elle vraiment amusante… tu devrais l’écrire mais tu ne m’empêcheras pas de penser que d’une façon ou une autre nous sommes le produit d’une création.

---Non, c’est certain, mais là s’arrête notre savoir.

Ils avaient dépassé Saint Denis et approchaient de la porte de Clignancourt.

A suivre...
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