Cuisant séjour à Barcelone
Jean Claude Blanc
Cuisant séjour à Barcelone
Chaude l'ambiance en ce mois d'août
A Barcelone déboulent chiens fous
Ecrasant tout sur leur passage
Sont-ils dévots ou bien sauvages
Pour aller simple sur la plage
Scène classique, déjà vue
Un gus au volant d'un bahut
Se plait slalomer sur l'avenue
Pleine de touristes, pilés tout cru
Chair à pâté, hachés menus
Accoutumés à ce carnage
Les médias plantent le décor
Ainsi la rumeur se propage
Passant en boucle nombres de morts
(Quand y'en a plus, y'en a encore…)
Bien sûr, sale coup de terroristes
S'en désespèrent les fatalistes
Désabusés, préfèrent périr
Subitement pour pas souffrir
Parait que Daesch, derrière tout ça
L'arrange bien ce cinéma
Fan de cadavres sanguinolents
Pour nous montrer qu'il a du cran
Plus d'une centaine de blessés
Pour ces barbus, c'est pas assez
14 flingués, pourraient faire mieux
Comme le suggère leur bon dieu
Même fastoche, dégoter
Des kamikazes sachant conduire
Sans permis, cartes d'identité
Car en échange, noble avenir
Promises Grâce, félicité
Et quelques vierges, par-dessus le marché
A son tour l'Espagne est visée
Loin de cette Europe divisée
Il ne faut pas être grand prêtre
Chaque pays mène son enquête
Même pas la peine se renseigner
Sur ses prêcheurs qu'ont tout loisir
En liberté, nous estourbir
Fêtant Marie, à l'Assomption
Arrivent de suite ces démons
Avec leurs putains de camions
De vacanciers font leur moisson
A moindre frais, bonne occasion
Car n'y a pas de petits profits
Les djihadistes l'ont compris
Bonne réclame, n'a pas de prix
Suffit d'un mec dérangé
Pour enrichir Mahomet
Mais que fait le Gouvernement
Le moins possible évidemment
Ce qu'on est con, pauvres naïfs
Se croyant paré de ces escogriffes
On avale tout sans sourciller
« Sûrement l'œuvre d'un dégénéré
En HDT plus de danger » (hospitalisé à la demande d'un tiers)
« On ne sait pas ce qu'on verra »
Sage réflexion d'une vieille au chaud
De sa télé, prise d'effroi
En dégustant son cacao
Pas concerné par cet enfer
Sur mes montagnes, pourquoi m'en faire
Rien à voler, rude l'hiver
Que des renards et des corbeaux
Guère d'islamistes en nos hameaux…
Tout ce malheur, l'ont bien cherché
Ceux qui se pavanent en congés
Déjà la mer, risque de se noyer
A peine bronzés, exécutés
N'en rigolent plus les plaisanciers
Font leur bagage, à la va vite
Pour regagner leur sombres quartiers
Y retrouvant les mêmes artistes
Pas vraiment chic, la destinée
Encore la poisse, restant de l'année
Etat d'urgence, pompiers, sirènes
Ambulanciers police mondaine
Ainsi toujours même rituel
Tas de cadavres à la pelle
Le protocole engagé
Car il s'agit les dénicher
Ces salopards d'émigrés
Comme coupables, désignés…
Les Chefs d'Etat, noblesse oblige
Se rendent sur place, pour être en phase
Chacun se fendant d'une petite phrase
Pleureurs de service, quel prestige !
Lamentations, dont on se fiche…
Quand on s'est fait fauché les miches
« Encore un acte d'un dérangé »
On se console comme on peut…
Car il ne faut pas effrayer
L'esprit des imbéciles heureux
Dont nous sommes tous, pauvres ânes bâtés…
Pardonnez-moi cette torgnole
Que j'adresse à ces hommes de pouvoir
Qui raisonnent comme des casseroles
Manquant de puissance, nous laissent choir
Se contentant de pieux discours
Tandis que le peuple leur crie « au secours »
Tellement zélés sur leur perchoir
Ça n'atteint pas leurs chastes esgourdes
Dernier élan de fraternité
Pour nos voisins Barcelonais
Quitte à devenir misanthropes
N'attendons rien de cette Europe
Que des hommages à la tonne
Qu'évidemment on s'en tamponne
Ultime pensée pour ces victimes
Hors de nos frontières, pourtant intimes
Identique civilisation
Laïque au-delà des religions
Ensemble à nous reprendre le témoin
Que nous ont légué nos anciens
Atomisons ces lâches apaches
Qui pour nous tuer, jouent de la hache
La corrida va continuer
Car les toreros sont lâchés
Nous bêtes à cornes, zigouillés
Manque de bol, pas à l'épée
Bien trop d'honneur, même pas drôle
D'être rétamé par une bagnole
Bouillant de colère, pour s'apaiser
Amèrement font qu'on rigole
De ces morpions et leurs idoles
Pour ça j'ai trouvé la recette
Même l'affiche comme pense bête
« Les dieux sont tombés sur la tête
Petite quéquette, grosse mitraillette
Pas de pot les vierges, vont faire banquette »
Pour ces prophètes, sonne le glas
Même qu'on ne s'en plaindra pas
La guerre s'achève faute de volontaires
Armés que de foi, et de lance pierre JC Blanc août 2017 (pour nos frères catalans)