Culotte ou caleçon ?

Perrine Piat

journée de la femme, année de l'homme ?

Elle est jeune, brune, plate et pas très à la mode. Elle porte un Mac sur le dos mais dans un sac, personne ne le voit. Elle a des écouteurs mais elle entend ceux qui m'entourent. Quand elle est dehors, elle est morceau de viande, poisson frais, pute gentille et proie facile. Elle subit les sifflements de la rue, les regards douteux des hommes, les mains baladeuses des files d'attente et les phallus dressés du métro de soirée. Elle n'est ni féministe, ni raciste, juste femme malgré elle. Elle aurait aimé être mâle pour épier, lorgner et draguer, on l'aurait alors surnommé Casanova. Mais elle est femme et quand elle se comporte comme ça, elle est chair à volonté sur l'étal citadin, fille facile pour certains et petite bourgeoise à salir pour d'autres.

Sous ces côtés sales, ce statut de pseudo victime a un versant grisant. Elle aurait détesté être homme et devoir faire le premier pas, assurer aux dîners, savoir bien embrasser, supporter les quolibets de son amour et ses amies qui se raconte tout, sans pudeur, sans intimité. Mais elle est femelle et pour cela, elle a le pouvoir de dire non à ce qu'elle veut, quand elle le veut et l'homme n'a qu'à s' y contraindre.

Sous des premiers abords douteux, dans nos conventions, ne porte pas la culotte qui on croit.

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