dans l’hypernuit recommencée
Etaïnn Zwer
dans l’hypernuit recommencée
dans un club couturé d’attente
dans une chambre de marbre rose
sa bouche absente
une chanson d’abandon
là, en tenue de verre
absinthe figée sans nom
ivre de ses mains
figure architecturale
pourchassée dans des rêveries sans tain
au sol lascive
soleil putain
un paysage de charbon
où s’inclinent, montreurs minuscules, des chiens des ombres
une voix piquetée d’injonctions
_
L’OBJET
fantôme exotique
repose acide
dans le ciel abattu
il contient :
deux corps brusques gestes opiacés
partenaires mobiles qu’on lèche à l’heure du thé
un cosmos d’images vaporisées lentement
une eau discrète
de la mélancolie
_
ici, offerte pâle / enfoncé sous la peau
sa bouche sévère / les veines sur ses avant-bras fils d’or courant dans de la soie
penchée sur le temps rétréci / penché sur un ouvrage sale
8 mm nu
dans l’hypernuit recommencée
dans un club couturé d’attente
dans un salon truqué
violent par amour
par hasard garçon boucher
le désir hâte sa forme
visage parcouru
de cendres indéchiffrables