Dans l'obscurité

Plongé dans le noir, dans le silence et le froid, il se réveilla. Se découvrant tremblant, seulement vêtu d'un jean, et étendu sur un sol tout en ciment. L'inquiétude se saisit immédiatement de lui, comme un piège à loup aurait saisi la patte de l'être malheureux qui aurait mal calculé ses pas.

La vue obstruée par le sombre voile des ténèbres, il avança en rampant sur la surface rêche, guidé par ses mains. Questionnant le monde sur sa présence et sa situation. Il finit par entrer en contact avec un obstacle tant attendu et presque espéré, un mur. Celui-ci fut le début d'une orientation possible dans ce mystérieux lieu, bien qu'il soit de la même matière que ce désagréable sol.

Il se releva, s'appuyant contre le mur, et entama la recherche d'un potentiel interrupteur en luttant contre la fraîcheur de l'air. Il se réchauffa comme il le put, en hurlant à l'aide à qui voulu bien l'entendre, à chacun de ses pas.

Son périple s'acheva à la découverte d'une large porte en fer, aussi douce que du papier de verre et parsemée de rouille. Mais ce réconfort laissa place à une terrible déception. Tout d'abord quand il découvrit que cette dernière était fermée à clé, puis par le fait qu'aucun interrupteur ne lui apporterait la lumière.

Accusant le coup de la déception, s'agitant pour lutter contre le froid, il fut dans l'obligation de poursuivre son exploration aveugle des lieux.

Arrivé au terme d'un temps qu'il ne put évaluer, il finit par faire le tour complet de sa prison. Les graines de sa déception, tout comme celles de son désespoir, avait finalement germés. Dans sa peine sans image, les pleurs résonnèrent dans le piège de ciment.

Il fallut attendre que son ventre se mettre à crier famine pour remarquer qu'il était a présent enfermé dans le noir depuis déjà plusieurs heures.

N'étant pas fatigué, il se mit à déambuler au hasard de sa cage comme un agneau égaré. Il était influencé par une légère apathie, dû au fait qu'il avait reconnu l'impossibilité de fuir sa situation. Les pieds trainant, les yeux mi-clos, les larmes coulants sur ses joues, il marchait tel un condamné.

La vie lui revint soudain, accompagnée d'un souffle d'espoir hasardeux, quand sa tête heurta quelque chose de froid et s'était rapidement écarté. Son cœur s'emballa d'un coup et il se mit à tourner autour de lui, ses bras tendus espérant trouver prise. Mais rien.

Dans ce gouffre du néant, il perçu un bruit métallique qui se fit entendre tout près de lui. Il leva les mains au-dessus de lui, marchant en un cercle plus que maladroit, cherchant à attraper l'origine de ce son comme il aurait attrapé une corde pour se tirer du gouffre.

Au bout d'une recherche pénible et interminable, il finit par découvrir une chaînette accrochée au plafond, qui détenait une clé. Enivré d'espoir et d'un soulagement qui le fit pleurer de joie, il tira de toutes ses forces sur la petite chaîne, qui ne résista pas.

Sans plus attendre, le bras tendu devant lui, son autre main serrant la clé contre son cœur, il marcha rapidement dans une direction prise au hasard. S'ensuivit un rasement de mur rapide, poussé par son excitation.

Arrivé face à la porte, il n'attendit pas plus longtemps pour incruster la clé dans la serrure, déverrouiller le mécanisme, et ouvrir l'entrée de sa ténébreuse geôle.