Dans ma campagne
Line Queen
Dans ma campagne,
Y'a des saisons,
Aux matins bien maussades.
Et sur leur terrasse,
Un couple de vieux,
S'extasient lorsqu'une voiture passe.
Dans ma campagne,
Tu es condamné,
Si tôt l'opinion t'accable.
Et quelques morales,
Ne trouvent écho,
Que dans le front national.
Non ce n'est pas Paris,
Mais un zest d’ici,
Non ce n'est pas non plus,
Un Zola des plus maudit,
Plutôt une terre de vie,
A l'abri d'un concert de cris,
Ces gens sont des soleils,
Et je ris d'aimer vivre ainsi.
Dans ma campagne,
Y'a des accents,
Des noms imprononçables,
Et de jolies femmes,
Fraîches et charnues,
Ingénues pleines de charmes.
Dans ma campagne,
Les animaux sauvages,
Embellissent le paysage,
Et sur l’asphalte,
Un pauvre renard,
Crève sous les roues d'un chauffard.
Non ce n'est pas Tchernobyl,
Ni même un repère d’imbéciles,
Ce n'est rien qu'une région,
A la faune enrichie,
Non ce n'est pas non plus,
Un cimetière de charrues,
Ces gens sont des soleils,
Et je ris d'aimer vivre ici.
Dans ma campagne,
Y’a des orages et des pluies,
Quotidien d’agriculteur,
Puis un arc en ciel,
Qui vient consoler,
La lolita de ses peines de cœurs.
Dans ma campagne,
Y’a des histoires,
De Jeanne d’arc et de guerres,
L’Est est un grimoire,
Et ses habitants,
Ont la gentillesse héréditaire.
Non ce n’est pas Berlin,
Tous les murs y sont sains,
Les vieilles pierres des bâtisses,
Donnent du caractère aux prairies,
Malgré l’exode juvénile,
Au profit d’une terne ville,
Pour moi, cette terre est un soleil,
Et je ris d’aimer vivre ainsi.
Dans ma campagne,
Les fêtes de villages,
Sont des invitations à l’ivresse,
Place à la drague,
Et aux premiers émois,
De puceaux bourrés de complexes.
Dans ma campagne,
Y'a des disparus, des battues,
De la douleur.
Du haut des montagnes,
L’horreur s’envole,
Rattrapée par la douceur.
Non ce n’est pas Paris,
Mais une partie de mon âme,
Ma campagne,
Mon « ici « ,
C’est ainsi.