D'avance rompue douce harmonie

Jean Claude Blanc

la vie en couple, envers du décor...

                      D'avance rompue douce harmonie

 

Pour s'accoupler faut être deux

La Palice n'aurait pas dit mieux

Mais le chemin est hasardeux

Soit malchanceux, soit bienheureux

Pas de maitresse au milieu….

Car ce n'est guère du goût de Dieu

Scènes de ménages entre fous furieux

 

Mari, épouse ou 3è sexe

Même conclusion selon le contexte

Se faire l'amour, se faire la guerre

Ce n'est qu'un jeu de caractères

Interchangeables, tellement divers 

 

Fêlé pour l'un, dingue passionné

Félin pour l'autre s'entredéchirer

Très préférable se la fermer

Et superbement s'ignorer

Recette pour fonder un foyer

Aux yeux du monde, émerveillé

 

C'est discrètement que ça se passe

On peut sans peine faire la chasse

A l'inconnu, qu'est plein aux as

Suffit de se voiler la face

Même conseillé que l'on s'embrasse

Sur les deux joues avec grâce

Si zieute quelqu'un derrière la glace

 

Polygamie, plus compliqué

Ne sachant pas à quel sein se vouer

Mais avantage recommencer

A niquer comme un bourriquet

Chaque jour avec nouvelle pépée

Tellement c'est bon pour la santé

Dragueur de minette, comme chien d'arrêt

C'est un hobby, pas cher payé

Grattage, tirage, à volonté

Fiançailles, alliance, épousailles

Ne sont souvent que feu de paille

Ainsi se déroule la vie duraille

Le charme déçu, on se chamaille

Ne tarde pas qu'au lit on baille

 

Pondre des gosses, vaille que vaille

Pour éviter que l'autre s'en aille

Mais pas la joie soir au bercail

En cas d'insultes pas de bataille

Dans la famille vaste pagaille

 

Aucun remord, classique « good bye »

On ne s'échange que la marmaille

Semaine sur deux quand l'autre travaille

Reste du temps, on s'encanaille

Avec d'autres épouvantails

 

A la mairie on signe un bail

Sans trop entrer dans les détails

Suffit d'une crise entre elle et lui

Déjà on brûle le compromis

Noce gâchée, cérémonie

Mais à tout prix, faut dire « oui »

Serait la honte, le déni

D'avance rompue, douce harmonie

Vive la mariée, c'est terminé

Vite on remballe les dragées

Déjà assez se supporter

Qui sont cocus ? Les invités !

A cette farce costumée

 

Finalement découragés

Et avertis sans préjugés

Certains se consacrent esseulés

A s'avouer cette vérité

Pas bonne à dire mais obligée

Il faut sans cesse se méfier

De l'autre qui dort sur l'oreiller…

Marcher à l'ombre de nos idées

Confinez-vous, comme je le fais

Loin de l'empire des sens gonflés

Pas con fini, qu'on me foute la paix

Eros me flèchera pas de son archet

Pas le cœur blessé, Kolé-Séré

Ni de danser devant le buffet

Union sacré, vous rigolez

Bien au contraire, à en pleurer

Même si ne suis plus concerné

Je compatis, aux congédiés

Par leur intime promise cuitée…

C'est ma dernière volupté…

J'en ressentirais encore les effets

Par l'entremise de mes amitiés

 

Le « faire semblant » est à la mode

Car pour séduire, c'est plus commode

Mais ne dure que l'espace d'un moment

Vivre à la colle, parait marrant

Mais on constate, le temps passant

Pour démontrer ses sentiments

On se lance des fleurs, des serments

Revient au galop tempérament

Même s'assombrit en vieillissant

 

Pardonnez au bonnet de nuit

Si le pessimisme l'envahit

Ne fera jamais le pari

De se réjouir en compagnie

Ceux-là qui chantent le bonheur

En fait ne sont que fieffés menteurs

Même à eux-mêmes, sans pudeur…

Faut célébrer la vie de famille

L'a proclamée Philippe Pétain

Raisonnement qui part en vrille

Considérant ces êtres humains

Qu'ils soient pacsés ou concubins

Si l'eau de Vichy encore pétille

Que de mères fêtées à coups de poing…

Fatales victimes leurs gamins       JC Blanc août 2020 (envers du décor)

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