de fils en fils

nessim

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fils de l'ombre,
 
tu nages dans les reflets en cherchant la lumière,
au creux de ta main elle se couche lascivement,
pour te couler des doigts, s'enfuir,  tu en perds,
tu ne garderas d'elle qu'un vif éclair du temps.
 
Image des autres, image de soi, livres d'images,
que des reflets, des petits bouts de personnages,
des avant-goûts dont tu n'as pas toute l'histoire,
dont tu veux tout ou bien parfois ne rien savoir,
 
des ombres.
 
Fils du vent de décembre, tu gagnes en héritage
les traces des chemins des oiseaux de passages,
tu emportes avec toi les poussières d'étoiles
qui te content l'histoire d'un ancien art royal.
 
Tu traverses l'espace, couvres des paysages,
attrapes des images et leur colles des mots,
les reflets  nuageux qui se couchent sur l'eau
te font voir des poissons dormant dans les nuages,
 
clairs ou sombres.
 
Fils du ventre de la mer, des fleuves en rivières,
tu sais que le début du repos est la fin,
là où seules les vagues écument sur les pierres,
inondent et se retirent te laissant leurs embruns.
 
Tu gardes en nostalgie le profond de ces bleus,
tu les cherches toute ta vie et retrouves parfois
caresse des courants, goût de sel dans les yeux,
visite des profondeurs, flottaison bras en croix !
 
Dans la pénombre.
 
Fils de l'arbre, graine du chêne et du figuier,
racines soudées en terre, tu ne peux voyager, 
tu voles un coin de ciel et le caresses des feuilles
 y faisant naitre le trou des rêves que tu accueilles.
 
Le temps est amoureux, il te grave la peau,
sous tous les vents et l'eau, à l'ombre tu grandis,
tu sais la destinée du bois de tes rameaux,
 s'envoler en fumée vers des cieux infinis,
 
Sans encombres.
 
Fils de cette lumière minuscule particule
qui, au jeux du hasard, a pris forme et pensé,
de la mémoire des fils, tu fais ton crépuscule,
il te reste le goût des traces qu'ils t'ont laissé.
 
Tu nages dans les reflets, en cherchant la lumière,
là où seules les vagues écument sur les pierres,
tu voles un coin de ciel et le caresses du cœur,
pour y semer les graines d'un futur prometteur,
 
à faire naître,
 
sans encombres,
des ombres,
claires ou sombres,
de la pénombre
 
de ton être
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