De la foudre

arnaud-luphenz

De la foudre naîtra les fous, une douce clameur de véhémence. Un éclair, orphelin des nuages, s’isole dans la mer des toits. Je te vois. Pétrifiée. Eméchée.
Si ta camisole a ses aspérités, il n’est déjà plus question que de volonté. Coup de tonnerre ! Mal de pierres ! Les entrailles de ta fronde ont su porter mes titans de naguère. Que fais-tu dans mes tranchées ? Que sont devenues tes inimitiés dans le feu de mes parapets ?


Je te surprends à te défendre et à me tenir la main. Il est des rondes dont on se passerait bien…
Tu joues avec des cratères et te gausses de ne pas les entendre crier. Des siècles de silence ont enflé tes vanités. Que valent les remparts de papier face au déferlement ? De la nuée étouffée s’élèvera la verdeur…


Pourtant, au premier sang versé, tes hurlements s’extraient des souterrains. Ils fondent sur le monde à l’aveuglette. De la foudre naîtra les sacrifiés. De la foudre naîtra les gorges déployées.
Car la foudre a le goût du souvenir… Anonyme.

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