De la peine vers l'indifférence
leeman
En soi, ce qui se termine nous cause bien souvent du mal. Et ce mal nous déraisonne. On se voit noyé de colère et d'injustice ; on croit subir le pire des sorts. La rupture implique en nous profonde détresse, un chagrin qui ne semble vouloir jamais disparaître. Pourtant, tout est éphémère, et il est concevable qu'il faille, selon les personnes, plus ou moins de temps pour s'extirper de cette torpeur. Si c'est fini, le piège est de ne pas précipiter l'oubli ; en effet, il n'est ainsi pas directement palpable, il s'apprend.
L'oubli se conditionne par votre seule volonté d'effacer ce qui vous fait tant de mal, mais pas instantanément, c'est certes, un souhait spontané, mais le conditionnement s'apprend, le temps y favorise, et ainsi, par l'analyse de la situation, vous gardez les souvenirs sans pleurer en vous les remémorant.
Donc, si c'est fini, il faut aller de l'avant. Et pour autant qu'on pense le regretter, l'oubli du fait détermine la force impulsive qui nous guidera prochainement. Le manque sait se creuser, et, inévitablement, il est la cause de notre chagrin actuel, qui nous enfonce toujours un peu plus dans le regret. On se dit qu'on aimerait lui reparler. Mais le faut-il ? Est-ce nécessaire ? Prolonger ce qui reste entre vous n'est-ce pas vouloir retrouver l'oublié ? Si c'est brisé, rien ne sert de continuer. Il faut tourner cette page et écrire l'avenir.
Je conçois qu'il s'agisse d'une étape très difficile à surmonter, car elle requiert un raisonnement, et une compréhension de votre part, tant sur les faits extérieurs, tant sur les faits de votre pensée, vos sentiments. C'est un travail sur soi. Et, en comprenant, et, en acceptant d'être séparés, vous pourrez vous en détacher bien plus facilement.
L'on oublie pas, ou très peu. Chaque souvenir est ancré en nos pensées, et pour autant qu'on affirme ne plus s'en souvenir, la chose concernée vit immédiatement dans les états de l'inconscience. Si vous rêvez d'un ancien amour, vous savez désormais d'où le souvenir provient : de la racine inconsciente ou demeurent les conditionnements du monde.