De la revue les retraités
Jean Claude Blanc
De la revue les retraités
La France en crise vaut plus un clou
Pour ne pas faire des jaloux
Entre salariés et retraités
Défilent aussi ces vieux grigous
Souhaitent en avoir pour leurs sous
Manifestant debout en marche
Pas de ce mouvement de surexcités…)
Naturellement toujours dans le coup
Plus que jamais à quémander
Pas richissimes ces patriarches
Plupart du temps en pénitence
Passant souvent devant la glace
Leurs appointements que du surplace
Mais cette fois-ci, font diligence
Pour à l'Etat tirer des baffes
40 années à cotiser
Pour une pension maigrelette
Mais pas assez, faut rajouter
Augmentation de la CSG
A ce qui parait, selon les enquêtes
De ces sondages au pifomètre
(Que dans le cul, le thermomètre)
Pour l'équilibre du budget
Guère à la noce les croulants
Plus au boulot, tas de tourments
Sitôt qu'on touche à leurs biens
Sonnent la révolte, hélas en vain
Des syndicats, aucun soutien
Se regroupent seuls mélancoliques
Pour blâmer cette République
Qui sait si bien leur faire la nique
S'en racontant, leur sort tragique
Que d'invalides pas besoin de flics
Par contre ça manque de public
Que des badauds mous comme des chiques
Finalement qu'une distraction
Comme se rendre aux commissions
(Quelle bonne excuse, pour leur guenon)
Les croyant en révolution
Eux qui s'empiffrent de canons
Le Président pas malheureux
A ces lascars se prête au jeu
Tant éclopés ces démodés
Risquent pas se battre, se faire sauter
Les laisse faire leurs grimaces
Peu dangereuses ces limaces
Trainant leur rustique étendard
Empoussiéré, fripé sans fard
Juste pour une parcelle de gloire
Pourquoi s'en plaindre, aucun pouvoir
Que leurs membres pour se défendre
De Manuel qui ne cesse d'entreprendre
Jusqu'à prélever, guise de gabelle
Des taxes, impôts, pour sa gamelle
Pas si hardis, ces faux rebelles
Sachant qu'en douce, ont la part belle
Propriétaires devant l'Eternel
Plus de 60 berges, bons pour la casse
Mais s'en contentent de guerre lasse
En oubliant leurs descendants
Jeunes sans emploi, derniers de la classe
Pour sans soucier, guère des masses
Près de la tombe, clopin-clopant
Chacun sa cause à clamer
Fait son chemin la décadence
Trop décrépies personnes âgées
Que solidaires en apparence
Pour leur prochain, bonjour l'ambiance
Macron se marre, a réussi
Les diviser ces nombres d'engeance
Qui se disputent leurs économies
Sûr de régner à l'infini
Tant qu'ils se déchirent leurs intérêts
Pendant ce temps lui foutent la paix
C'est du tout cuit pour ces séniles
Ce qu'il en reste, des fossiles
A barbe blanche, se font pas de bile
En fin de mois, le plein du chéquier
Pour leur devoir, récompensés
En plus de ça, pètent la santé
Même que libertaire, serais surpris
Qu'ils s'écrient « vive l'anarchie »
Que d'avantages consentis
Carte vermeille, voyages gratuits
D'ailleurs ils n'ont aucun mérite
De leurs ainés, ils en héritent
Des bois, des champs, ne sont pas quitte
Lèguent à leurs gosses, que rituelles nippes
Alors sereins, cassent leur pipe
Quant aux billets, la planche détruite
Ce 15 mars, pour ces demeurés
Guère connu un franc succès
Bandant à part, frigorifiés
Se mêlant pas aux ouvriers
Ça leur rappelle, leur râtelier
Tous à la chaine, attelés
Même en rigolent les grévistes
Les voir planter à l'improviste
Leurs fanions si archaïques
Tendant des tracts en lettres gothiques
Peine perdue, trouvent ça rustique
Voués à la tâche pour les combler
De quelques subsides pour vivoter
Fonctionne ainsi l'humanité
En nos pays de fortunés
Se tendre le témoin, c'est bien normal
Mais de là en faire un idéal
Loin d'en rêver, du capital
Que mutualiser, le moindre mal
Pour s'entraider le principal
Lorsque sur nous tombe cette gale
Bête alzeimer, hélas fatale
La faute à qui cette galère
Faut pas chercher, nous autres compères
Manquant de bittes pour satisfaire
A nos désirs de bonne chère
Et par la même pondent plus guère
Nos petites poulettes, au grand air
Pas de mystère nous coûtent cher
Allocs, sécu pour grabataires
Même si ces dames prolifiques
Femmes au foyer, mal rétribuées
Pour élever leurs chers mouflets
Quelques trimestres cotisés
Maigre retraite famélique
Car c'est le mari qu'apporte le rata
S'il disparait boufferont plus gras
Que d'évidence, toutes ces détresses
Car c'est ainsi que l'on régresse
Peu de fertiles fières maitresses
Toujours le sexe pauvre fautif
Bien malgré lui pourtant si vif
A qui l'on colle préservatif
Le résultat, notre noble espèce
Pour se reproduire hélas paresse
Représentant la force tranquille
Que des chefs-d'œuvre en péril
Mal barrée notre postérité
Rares témoins leur en conter
De notre Histoire d'has been
Dont les souvenirs se débinent
Leur mémoire plus qu'un abime
Sera pas dit qu'ils sont fainéants
Nos cacochymes grands parents
Luttant au nom de leurs enfants
Mais avant tout lucidement
Car par la suite que le néant
Et tas de gueules d'enterrement
Que de barouf pour pas grand-chose
Car ces vieux chnoques ne sentent pas la rose
Avec leur regard si morose
Qui lentement se décompose
On s'en détourne, on a notre dose
Ayant le cœur sur la main
On se sacrifie d'un bout de pain
Mais le refusent ces anciens
Habitués à se taper la cloche
Même sans avoir un sou en poche
Car à l'hospice c'est fastoche
Logés, nourris, torchés gratos
Bien obligés d'aller marner
Pour leur offrir de pleins paniers
De picaillons à ces rentiers
Bien sûr j'abuse de les maltraités
Etant moi-même près d'y passer
Tout en pensant que viendra mon tour
De m'inquiéter, crier au secours
Alors me fends d'un brin d'humour
A conserver pour mes vieux jours
Seul revenu, qui vaut le détour
Vous en écrire de mes doigts gourds
De ces histoires de vautours
A ces discours je reste sourd
Du Président et toute sa cour
De pantomimes qui tournent courts
De la revue les retraités
Je laisse à vous interpréter
Ce que signifie cette citation
Qui pour vous plaire, a vocation
Vioques en parade, sans condition
Brassards rouges, en mission
Qu'on laisse trop à l'abandon
Prochain spectacle à ne pas louper
Le 22 mars ça va barder
Les cheminots entrent en action
Par toutes nos rues, débarqueront
Même qu'y en aura des wagons
Avec pancartes, crues inscriptions
« Mort à ces vaches, de bourgeois »
A l'attention de l'hors d'Etat
Ce macaron purée de pois
Qu'à l'avenir, nous nuise pas
Car sinon comme autrefois
Etant de coutume chez veillent badernes
De les suspendre à la lanterne
Ces rois maudits qu'encore nous bernent
Autre version, cette fois moderne
Pour plaisanter, résiste pas
A vous confier ce que j'en pense
De ce résidu de la France
Ayant encore toute ma raison
C'est mon slogan de roturier
Pour faire la chasse aux patrons
Avec mes bandes d'allumés
On va les murs couvrir de pamphlets
« Au cul, aucune hésitation »
Sûr que ça fasse de l'effet
Chez les chômeurs, handicapés
Tout ce que le pays compte de marrons
Là j'en serai, sans mégoter
Sorti de mes cendres, homme de Cro-Magnon JC Blanc mars 2018