De l'initiative dans le service public.

Christophe Hulé

Monsieur le Directeur, Madame la directrice,

Messieurs les principaux, proviseurs, adjoints ou pas, ou Mesdames les principales ou provisrices ou adjointes.

En qualité de pauvre secrétaire, remarquez le pléonasme, j'ai osé l'idée d'une salle de torture pour les élèves récalcitrants, car c'est bien connu, toute initiative sera récompensée dans la fonction publique.

J'ai d'emblée banni le bon vieux bottin, non contondant, aujourd'hui disparu hélas, ainsi que la bonne vieille gégène, trop coûteuse en ces temps de budgets restreints, qui ressemblent tant à ceux qui ont précédé.

Le fouet est trop ringard, et les fédérations de parents d'élèves pourraient nous causer des ennuis, pour rester poli.

Alors je propose une immersion totale, forcée et longue avec les outils informatiques que nos petits c…, pardon chérubins (un appel urgent de ma mère) verront autrement (je bannis exprès l'expression « d'un autre œil », sachant que chacun, enfin en principe, n'en a que deux, je parle des yeux vous au fond, vous serez le premier « usager » !).

Alors les discours de « de Villiers » pourront déjà remettre un bon nombre dans le droit chemin, car pourquoi pas inclure toutes les classes, ne sommes-nous pas tous, petits ou grands, pécheurs potentiels.

Bien sûr se posera la question du planning d'occupation de la salle car la demande sera exponentielle, pour une fois qu'on tient une bonne idée.

De la maternelle à la prépa, préparons la France de demain,

Osons oser !

La société est malade, voilà notre plus petit dénominateur commun, alors qu'il devienne le plus grand.


- C'est quoi cette proposition de merde ?

- Euh, Monsieur le grand Vizir, juste une suggestion.

- Eh bien retournez aux tâches qui vous concernent, enfin faites votre boulot, personne ne vous demande de penser.

- Oui Monsieur le Grand Vizir.

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