De mère en fils

On a la même blessure,

J'en suis quasi sûre.

Cela se voit comme le nez au milieu de notre figure.

Quand je te regarde droit dans les yeux,

Quand je vois ton air si sérieux,

Je ne peux en nier l'importance,

Qui ne peut être dû à une coïncidence.

Nous sommes nés de la même façon,

Avec autour du cou, ce fichu cordon,

Nous retrouvant à l'agonie,

Manquant de ce premier souffle de vie.

De nos mères nous avons été séparés,

Pris dans les bras de parfaits étrangers.

Et dans notre fort intérieur terrorisé,

Nous nous demandions,

Si peut-être, nous nous en sortirions...

De cette épreuve, nous en gardons une trace,

Une peur qui étreint et jamais vraiment ne s'efface,

Pour s'être sentit ce jour là, seul, impuissant et abandonné.

C'est un lourd fardeau que de moi, tu as sans doute hérité.

Et j'en suis vraiment, désolée.

Ainsi est née avec nous, cette blessure,

Qui je suis sûre,

Se lit sur notre figure,

Et qui perdure

Si l'on ne sait,

La surmonter...

Signé ta maman qui t'aime tant...