De quoi noyer quelques chagrins...

Morgane Ng Tat Chung

Texte écrit en 1ère année post licence

j'aurai voulu n'être qu'un trait de lumière. Mon écriture est trop déliquescente, trop cafardeuse et sa seule qualité est sans doute son arôme piquant qui s'émane de tant de théâtralité:  l'esbroufe des premières années de vie d'adulte , les derniers carillons de la vie étudiante . Une sorte de veillée funèbre dont on aurait gommé les barbelés disgracieux. C'est un chant de haine contre cette innocence pervertie.

Les doigts fébriles, vous tournez une à une les pages de ma vie, en étudiez les vers, les menus déclinés sans passion, les barbouillages au crayon à lèvres, fanfreluches, échantillons d'odeurs et de trésors occultes. L'imaginaire mutin mord sur les lieux désertés. Mais la forteresse s'écroule peu à peu de ses occupants. Le visage s'enfouit sous des rideaux cramoisis. Le boudoir se transforme en marécage. Les robes immaculées se mêlent aux masques à gaz. Les étoiles scintillantes se noient désormais dans un vert saumâtre et disparaissent dans une valse délétère. Ici, c'est un peu la mort inondée de liqueur de pêche et de chewing-gum à la pastèque. Nos lèvres seront gonflées de s'être trop embrassées...

Et le temps passe , passe et beaucoup de choses ont changées....

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