De sang, trains
Yannick Bériault
À saisir, à...
les trains de sang
tachant le paysage
à l'insu des aveugles
à... dérouler les
fils du tranchant,
l'enthousiasme
infusé sous le gris
du ciel bavant d'orage,
hésitant
Moi, j'apprends à
saisir l'orage, à
savoir, m'assurer
du sang
des vigueurs
et pétrir les pâtes,
toutes
de heurts, de cahots
pétrir les pâtes et tisser
les fils d'aurore qui
toujours
courent
à saisir, les
trains de sang,
la force de traction, les
fondus du paysage
je me grise tous les
sens, les mains
pleines du
sang d'aurore, tachant
le canevas d'heurts marqué
Le sang, courant sous
les vagues, les battements
de corps des oiseaux,
je m'en grise, le bois, le
capilarise
et il s'en retourne, moi
ivre de
ses pointes cuivrées, ivre
de sang d'aurore ;
vendanges fêtées, vendanges
toujours