Déballage
laura-sg
Quelqu’un a t-il la réponse à « doit-on toujours dire la vérité ? »
Ça sonne comme un soporifique énoncé de bac philo, le « oui » devrait massivement l’emporter, de façon évidente, spontanée, naturelle.
Dans la vraie vie, essayez de dire la vérité pendant une heure. Juste une heure. Ce n’est rien une heure dans une journée, dans une vie. Mais vous ne le ferez pas. Vous ne pourrez pas, NOUS ne pouvons pas.
Mais peut-être qu’on devrait. Les clashs s’enchaîneraient jusqu’au chaos final, une place pour chaque chose et chaque chose à sa place, comme dirait Mary Poppins.
Pourquoi sommes-nous incapables de vérité ? Est-ce notre éducation, notre empathie ou notre lâcheté qui nous retient ?
À défaut de pouvoir tout déballer, ayons au moins le courage ou simplement l’attention, de dire « je t’aime » à ceux que nous aimons.
J’ai déballé des cartons ces dernières semaines. Des cartons oubliés pour certains. Les contenus avec. Et puis, on enlève le scotch, on ouvre et on se rappelle.
Les cartes d’anniversaires, les nuits blanches, les mots dans le coin d’un carnet, les cours qu’on séchait, les cadeaux dérisoires si bien trouvés, la lettre d’admission, les premiers pas de « grand ».
On ouvre et on se rappelle.
Les disputes, les oublis, les pleurs, les non-dits, les premières larmes de « grand ».
J’avais presque oublié combien j’avais ri, pleuré, détesté, adoré, dansé, bossé.
J’avais presque oublié parce que c’était loin, parce que c’était plus facile, parce que j’avais pardonné ou juste, parce que ça n’avait pas tant d’importance que ça.
J’avais presque oublié combien je vous aimais. Malgré ou pour tout ce qui s’est passé.