Décapitée l'humanité

Jean Claude Blanc

exécution prévue en Arabie pour un jeune manifestant; avec la manière svp, torture, crucifixion... pays qui nourrit notre football....étonnant non?

                     Décapitée l'humanité

Etait une fois…un saoudien

Beau jeune homme brun, style maghrébin

Nommé Ali, qu'a fait le malin

Dans un pays, pas très chrétien

Emprisonné, attend sa fin

 

Riche d'or noir, pourrie de fric

Muette Arabie, mais c'est où dites…

Qui a son siège à l'ONU

Pour ses bavures, pourtant connue

 

Bien obligée, France aliénée…

Car sans pétrole, on est ruiné

Pas question la réprimander

Quand elle égorge ses sujets

Ce qui est remarquable dans cette région

C'est qu'on se voile la raison

Avec manie d'un sain esprit

Où le châtiment, d'avance prédit

 

Un peu gênés aux entournures,

Dès qu'ils étripent une créature

Impossible les traiter d'ordures

Quand on partage leurs forfaitures

 

En l'occurrence, héritiers

De vieux révoltés, embastillés

Les sermonner, serait pas digne

Aux partisans de la guillotine

 

A peine 15 ans, il a osé…

Se confronter, voire s'insurger

Contre le pouvoir, secte de cheik

Echec et mat, pan sur le bec

 

21 ans, enfin jugé

Sans discussion va être saigné

Ses geôliers, manquent pas d'idées

Lui tordre le cou, le crucifier….

 

On meurt qu'une fois, c'est agaçant

Le torturer dure plus longtemps

Faut le couper en petits morceaux

Donner les restes aux asticots…

 

Comme par hasard, ce triste jour

700 cadavres à la Mecque

A croire qu'Allah manque pas d'humour

La joue furieux, courroux céleste

Certes l'Arabie, Terre Promise

Pour les esclaves soudanais

Le chapelet, n'est pas de mise

Car veille au grain, père Mahomet

 

Si bien qu'on manque de bourreaux

Quelle chance pour ceux qu'ont pas de boulot

Nous, on en a de ces zigotos

Prêts à servir sur un plateau

 

Il a bon dos sacré Bon Dieu

Porte les péchés des fous furieux

Drôles paroissiens, donneurs de fric

Pour endormir nos républiques

 

Carte de visite, sacré pétrole

On leur déroule le tapis rouge

Magnats patronnent le football

Sachant qu'ils tapent sur des courges

 

Elle frappe fort, la peine de mort

Mais les tyrans n'ont pas de remords

Amputent, découpent avec zèle

Leurs opposants, ces infidèles…

 

Ce jeune ado, sait ce qui l'attend

A offusqué son cheik en blanc

A beau prêcher dans le désert

Sa pauvre chair, vaut plus très cher

 

Spectaculaire corrida

Dans une arène hurle la foule

A mort ! A mort !, éclats de voix

Du peuple idiot, qui se défoule

 

Pour ce jouvenceau, pas de miracle

Sera estourbi à petit feu

Même jusqu'au bout son cœur va battre

Qu'on lui coupe les oreilles, la queue…

 

Pleine de génie, la barbarie

Elle nous possède, bête sauvage

Y'a pas besoin d'être converti

C'est de naissance, qu'on a la rage

 

N'ont rien à dire Etats Unis

A tour de bras, donnent la réplique

S'arme la justice, sans interdit

Cordes, piquouzes, chaise électrique

Petit Ali, rêve d'Amérique

Que dans les livres, elle est jolie…

Sage humaniste, Badinter

La Veuve funeste, il l'a fait taire

Car de tuer, à quoi ça sert

Qu'encourager les sanguinaires

 

Haché menu, chair à pâté

Viande kacher à faire sécher

Ce tendre agneau, estampillé

Que sur l'autel, d'un boucher

Qui se dédouane de ses péchés

 

Nous autres, nantis, on s'en arrange

De cette info, pour tuer le temps

Le monde s'enfonce dans la fange

Rien à se mettre sous la dent

 

Dans le même bateau, lâches et héros

Qui vont faire vendre les journaux

On distingue plus le laid du beau

Entre piédestal ou échafaud

 

On banalise les infâmes drames

Pour pas avoir d'états d'âme

Les fanatiques, nous terrifient

Sachant qu'ainsi, on s'affaiblit

 

Scène affligeante tragédie

Pour éviter, faire des cauchemars

Têtes dans le sable, on s'y enfouit

C'est une combine, bien illusoire

 

On cherche des noises à la Russie

(Certes elle fait pas, dans la dentelle)

Quand la Crimée, elle envahit

De la punir, on se flagelle

 

On va se fendre en émotions

Tellement gentil, ce jeune garçon

Abondent prières et pétitions

C'est un peu tard, faire la leçon

A ces ignares sans confession

 

Qu'est-ce qu'on peut faire, pour ce presque mort

Qu'a subit « raison du plus fort »

On se lamente, on déplore

Pour s'éviter le même sort

 

Sur le maillot du PSG

On devrait griffer pour se marrer

Sigle PQ (Paris, Qatar)

Se torcher le fion de pétrodollars

De faire le clown, n'ai plus le cœur

D'ironiser sur ces horreurs

Ces quelques vers, sont cris d'offenses

Quand on massacre l'innocence

 

A la télé, pile à 20 heures

Y'a un guignol qui nous chapitre

L'actualité, avec pudeur

« Dormez braves gens », virtuel sous-titre

 

Ali, baba, sûr que tu l'es

On parle de toi, à l'imparfait

Crime oublié, une anecdote

Torts partagés, pas de fausses notes

Finalement, pas concernés

 

Humour amer, en cette soirée

Veillée funèbre, quand il nous quitte

Ce chérubin, les yeux bandés

Ça change rien, qu'il soit chiite

 

Devrait revoir ses alliances

Notre Nation des Droits de l'Homme

Ne plus jamais leur faire l'aumône

Ni pour de l'essence, faire allégeance

A ces puissances sans conscience

 

Ali, bien seul, attend son heure

Qu'on veuille bien le suicider…

Prennent tout leur temps, exécuteurs

Le laissent encore mijoter

 

Tarde à venir son sauveur

Priant l'Europe, et ses penseurs

Qui a d'autres chèvres à garder

Avance en ordre dispersé

 

Comment encore croire aux vertus

De ces barbus, madrés Jésus

Leurs évangiles prônent la haine

Trancher la tête, cruelle Cène

 

Pas eu de bol, ce garnement

Pas bon endroit, pas bon moment

Chamaille, pagaille de marmaille

Perdue d'avance, la bataille

Car pour le grand prêtre, pas de détail

Va le zigouiller au nom d'Allah

Sombre le monde, dans l'au-delà

Nous autres Ligueurs, pour notre honneur

N'ayons plus peur, traquons le malheur !             JC Blanc   septembre 2015 (je suis Ali)

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