La Peste Jaune - 5 -

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Lundi 3 décembre 2018, 18.35

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5 - Lettre de France

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     Ma chère amie, vous attendez de mes nouvelles et me demandez si les gilets m'empêchent de vous écrire...

   Vous dites regardant cette crépitation de violences qui surgissent d'un peu partout et surtout écoutant les numéros de cirque que nous font les gilets jaunes sur les plateaux de télévisions dont certains se disent menacés de mort par d'autres couleur Pernod-Ricard, et dont par ailleurs il s'avère que nombre d'entre eux ont aimé à casser du casque et de la cuirasse samedi dernier, que vous demeurez stupéfiée devant cette pluie de météores incandescents qui soudain s'abat sur la France...

     Que vous dire ? Soudain quelques centaine de milliers de français disent crever de faim en en cette fin d'année, comme ça ! tout d'un coup, alors qu'il n'en crevait ni hier, ni avant-hier, ni sous Hollande, ni sous Sarkozy, ni ...

      Je sais nos millions de Chômeurs, nos millions de sans-abris, les mille euros par mois, le loyer, mais dites-moi ça date de monsieur Macron ?

    Les sondages raconteraient que quatre-vingt pour cent des français partagent la cause des gilets jaunes, n'approuvent pas le président, mais j'observe que ce ne sont que quelques, allez de l'ordre de quelque trois cent mille gillets, qui mettent la chienlit, mais je vous rappelle, enfin je ne vous rappelle rien, je vous dis que la France active c'est quarante millions de de femmes et d'hommes ...

     C'est tout pour ce soir, je m'esquive, j'ai peur des fourches des gilets jaunes, des insultes, des coups dans ma bagnole, des menaces ... Enfin peur ! si ! peur peur de sortir et de leur dire qu'il y a l'art et la manière, car à peine l'aurais-je ouverte - qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? -  que je serais aux urgences avec l'arcade éclatée, la mâchoire défoncée ...

     Ah ! mon amie je crains de succomber à ce grand n'importe quoi ... Mais sans doute ai-je tort de ne pas trop comprendre ce formidable bouillonnement qui m'échauffe les nerfs et d'où va jaillir sans nul doute la poule aux oeufs d'or coquericotante pour tous ces citoyens qui comme ils disent crèvent la dalle sur les barrages ..

    J'aime vos lèvres ..

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Ps ; Crever la dalle ; Signification : Avoir très faim 

Origine : Au XVIIe siècle, la dalle était une sorte de gouttière. Par analogie argotique, cette gouttière a été associée au " gosier ". Le gosier par lequel passe la boisson (" se rincer la dalle "), mais aussi la nourriture (" avoir la dalle "). De là, il n'y a qu'un pas pour " crever la dalle " : mourir de faim. 
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