Décoratrice d'intérieur

aile68

Construire un monde sur des plans de rêve, sur le papier tout semble possible, après ça se complique, mais pas de panique mon architecte est fantastique! Décoratrice d'intérieur, voilà des mots qui me font rêver, on dirait qu'on peut tout faire jusqu'à casser des murs, des cloisons, tout ce que j'ai rêvé de faire. Adolescente, j'adorais les studios, pour moi ça en jetait, évidement dans les années 80 c'était un must, tout ce qui flashait était de mise, dans les films un studio ça faisait tellement plus smart qu'un modeste appartement aux petites pièces riquiqui. Moi et mes didacts de l'époque, la Ford fuego que j'aurais plus tard, la R5 sympa comme tout, mes baskets Adidas America, mes sweats gris clair, mes jeans, les badges de mon petit frère, mes rêves de Breakfast in America si bien interprété par le groupe Supertramp, le chien qui me tiendrait compagnie, y a deux trucs que j'ai jamais aimé de cette époque de frime: les blousons en cuir noir d'une laideur extrême pour moi et les coiffures Santa Barbara, mini-vagues et autres chevelures faussement frisées, enfin les plus de 45 ans comprendront... Y a une brume maintenant entre ces années et moi et c'est tant mieux, ça s'appelle l'oubli. L'oubli a effacé plein de trucs pas forcément les plus mauvais et je le regrette. Faire à nouveau connaissance avec de belles choses passées, les remettre à l'ordre du jour, tout revivre mieux qu'avant.

La radio bourdonne dans mes oreilles, ses pubs' grésillent, régler le son, la fréquence pour un monde plus net, mais le monde ne l'est pas: net. Enfin, vous me "comprendez". Aujourd'hui la parole se libère mais pas envie d'aller sur ce chemin-là même si Godrèche et tant d'autres victimes ont raison de se manifester, de porter plainte contre ces prédateurs du show biz. Pas envie de salir mes doigts en écrivant leur nom, notre cerveau est déjà bien pollué, infecté, même s'il y a présomption d'innocence (tu parles!). Je crains qu'il y ait absence de preuve pour tous ces corbacs, ces profiteurs, ces pervers, assez! Je ne rêve plus au prince charmant mais y a des hommes bien aussi même si je sais que je finirai "seule" c'est une façon de parler mais vous avez compris. Loin de moi les hommes même si, même si... Alors je pense à ce gentil garçon devenu grand, je sais où il travaille mais j'irai pas. Pas envie de rougir devant lui, de n'avoir d'yeux que pour lui. J'avais commencé ce texte par une envie de changement, une envie de travaux dans ma petite maison, continuer sur ma lancée et puis, ranger mon petit bazar, faire tout propre, tout doré. Le dimanche c'est aussi fait pour ça, l'animateur radio prône le contraire: "ne rien faire, rien!", moi j'ai envie de faire justement. Trouver de nouveaux rangements, installer, désinstaller, ci et ça, continuer à vivre dans de nouveaux murs, un autre intérieur qui continuerait à s'ouvrir vers un extérieur avec mes plantes, mes boutures, tout ce qui vit d'habitude dehors et qui a trouvé une place chez moi, une branche, un camélia, un oiseau qui se pose sur le rebord de ma fenêtre, un poisson dans son bocal.

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