Défaillance

_aylden_r

A Simon.
Ce matin, petit prince a bracelet rouge
Mais a perdu sa rose
Neige, pluie, lac, plus rien ne bouge
Vague impression d'un corps qui se sclérose


Aujourd'hui, petit prince souffre de l'invisible
Et comme du sable, tout semble s'effacer
Ciel, brise, orage, sur et dans son corps un sceau irréversible
Imposé par la bête qui s'efforce de l'enlacer


Craindre que l'on te regarde en chiens de faïence
Te convaincre que tu mérites d'être seul
Te croire dévoré par tes faiblesses
- Quel horizon pour la diagonale du fou ?


Mais tout ceci est loin d'être une défaillance
Et crois-moi, la nymphe bienveillante descendra de son tilleul
Pour te protéger toujours contre ce qui te blesse,
Contre l'usure du corps, l'usure du cœur, l'usure de tout


Tu sais, petit prince, je pense encore qu'une vipère continue
A siffler cyniquement entre mes seins
Et à mordre ma chair et mon esprit qui s'exténuent
Pour y laisser des bavures ancrées, curieux dessein…
Mais depuis peu, l'alcôve nichée en dedans brûle et disparaît !
Enfin, ces cendres se dispersent et s'évaporent !


Alors, petit prince, ne serait-ce pour qu'un seul essai,
Vois comment les voiles blanches des frégates quittent le port,
Frôlent l'azur et comment les grelots sacrés des poulies
Font danser les alizés autour du mât pour chasser tes ordalies


Désormais, aviateur au pays des songes, la tempête prend source dans les plus simples soupirs
Et laisse apparaître une silhouette toute éclose à tes yeux qui t'appelle et t'attend
A la nocturne orée
Où le soleil survit au crépuscule, où le chêne se fait roc, où ta nature respire,
Toi qu'un univers latent
A sculpté dans l'amour des astres et de l'éternité
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