Dehors

Tous les matins je fais ce rapide trajet,
Sur ma planche à roulettes, pour aller au lycée.
Souvent je suis pressé, je file sur le sol
Et la vie tourbillonne, dès lors que je m'envole.
La vitesse m'enivre et les maisons, les hommes,
Les voitures, défilent alors que je les gomme
De mon esprit restreint, en rien curieux,
Ni, par mon nez, mon ouïe, ma peau ou bien mes yeux.

Mais quand je prends le temps d'observer la beauté
De la vie qui m'entoure, même court, ce trajet
Est source de gaieté, de simple et vrai bonheur:
Ce bel arbre élancé, ses feuilles et ses fleurs,
Cette ancienne maison, sa façade, son toit,
Cette dame qui passe, son sourire, sa voix
Adressée à l'homme qui la salue de loin.
Le doux chant des oiseaux, auquel, calme, se joint
Le soupire de la brise fraîche amenant
Le parfum du bon pain, des tartes, des croissants
Encore chauds que vend l'aimable boulanger.

Mon rêve est de pouvoir à jamais voyager,
Regarder les coutumes, les objets et les gens
Et prendre quand il faut, le temps.