Déj avec le Boss.

jireoparadi

6 mois déjà qu'Henri a repris les rênes de La Firme. Seuls quelques membres de l'ancien comité de direction ont survécu et patientent sous Prozac. Sandra, Lucas et Eric résistent tant bien que mal.

6 mois déjà qu'Henri a repris les rênes de La Firme.

Seuls quelques membres de  l'ancien comité de direction ont survécu et patientent sous Prozac. Sandra, Lucas et Eric résistent tant bien que mal.  Ils reportent à Jérôme qui reporte à Javier qui ne reporte à personne. Exit les tableaux de bords, ils sont remplacés par des matrices qui permettent dorénavant un pilotage efficace de leurs résultats… Qui eux ne changent pas...

« A quel moment vous avez pris conscience qu'il n'y avait pas de vision pour cette entreprise ? »

Je plonge mon nez dans mes potatoes et une potatoes dans la sauce barbecue.

La question, c'est Henri qui l'a posé. Et Henri c'est notre Big Boss, celui de Javier, Jérôme, puis nous.

Il nous a convié à déjeuner, comme depuis son arrivée c'est la manière qu'il a utilisé, nous aurons probablement droit à l'annonces de nouveaux arrivants.

On s'est installé depuis 20 mn, on est tranquillement en train de dauber avec Sandra et Eric et on commence vaguement à avoir la dalle lorsqu'ils arrivent.

— Ah on va se faire un moment avec les forces vives !, Il sait parler aux hommes ce Henri.

Nous : — Bonjour Henri  + Sourire et air dégagé

Poisson blanc, épinards verts et eau incolore pour lui, même chose pour Javier et Jérôme, tartare pour Sandra Eric et moi.

Analyse de la situation : Je m'écroule dans mon tartare/Je réponds,... Putain, ce crédit maison…

Décision : — Vous savez Henri, nous n'avons pas eu l'impression qu'il n'y avait pas de projet mais plutôt que pour des raisons, de conjoncture, de moyens aussi et peut-être de management, on a parfois eu le sentiment de décrocher. 

Regard compréhensif, voire compatissant d'Henri. Je suis vraiment à coté de la plaque mais il pardonne.

— Non………, (Point à la ligne).

— J'ai vu un projet, Ça semble tellement douloureux à dire pour lui que j'hésite à lui desserrer son col.

— Mais je n'ai pas vu de vision… 

— Parce que c'est bien ça le plus important : « Le OUAILLE », Points de suspension.

Il est ensuite question d'Histoire (Le H majuscule c'est mon coté fidèle), de choses qui sont bien plus importante que nous, de fleurs destinées à s'épanouir et à mourir pour en laisser d'autres pousser, de notre rôle, du sien surtout. D'Ouailles toujours, de 40 soldats qu'Henri serait prêt à égorger de sa main pour permettre aux autres de survivre.

Un œil sur Eric qui commence à monter en pression, si Henri ne s'arrête pas il va prendre sa fourchette dans la nuque, ma dernière frite refroidit au bout de la mienne, Jérôme est en transe et ses yeux sont humides, Javier acquiesce en silence.

Henri : — Pas de dessert ? 

Nous : — Non merci Henri, un café volontiers.

Je sors du resto, la tête pleine de coquelicots, de ces salopards de 40 voleurs qu'il faut égorger, de fierté à avoir été admis à ces confidences...

Une vague envie de dégueuler quand même... 

J'allume une clope… Ah putain : « Le Why ! »…

  • Merci, Samsara, c'est sympa.
    Je découvre le site ce jour.
    Alors, je file vous lire maintenant.
    Et rire de tout, je ne sais pas pour vous, mais moi ça m'a souvent aidé.
    A très vite,

    · Il y a environ 9 ans ·
    Img 1097

    jireoparadi

Signaler ce texte