Délices Slaves N°6
Nathy Drisca
Délices Slaves
Partie 6
Le lendemain Alice était là comme prévu, je m’étonnais de réussir à suivre la cadence sans trop d’erreurs.
Je lui fis part de ma conversation de la veille avec Emmett :
- Edward je pense qu’Emmett n’a pas totalement tort lorsqu’il nous traite de psychopathes, c’est vrai que je suis toujours seule. Les gens qui m’approchent prennent trop souvent la fuite.
Je devais rêver Alice qui reconnaissait ses problèmes de sociabilité et qui s’alliait à Emmett pour dire que nous avions un problème. Je devais rêver jusqu’à présent ça avait toujours été elle et moi contre Emmett et le reste de l’humanité.
- Eh parle pour toi ! Moi j’en suis pas un !
- Ah non ? Alors explique-moi ce qu’on fout là ? Pourquoi nous sommes encore célibataires à notre âge ?
- Pfff ! C’est juste qu’on a pas trouvé la bonne personne c’est tout, enfin toi car moi j’ai Bella enfin si elle veut bien de moi.
- Mouai enfin comme tu le dis c’est si elle veut bien de toi… Je te le souhaite vraiment … car tu mérites d’être heureux et on fera tout pour gagner le cœur de ta belle. Quand à moi si je le souhaite des amants j’en ai autant que je veux. Mais je n’ai pas encore rencontré mon âme sœur.
Là je retrouvais ma jumelle.
- Je suis sûr que tu vas le trouver, tu sais Vlad…
- Edward je sais il est gentil il me plait bien mais non, pas mon genre. Il le sait et je sais aussi que je pourrai toujours compter sur lui, je préfère que nous restions amis.
- OK ok, j’ai rien dit.
En parlant de Vladimir il fallait que nous le recontactions pour qu’il organise une entrevue avec Misha, afin de se faire une idée sur l’étendue des données. Nous avions besoin d’avancer avec les bonnes cartes en mains, il était exclu de faire courir le moindre risque à nos proches tout comme aux victimes de ce milieu malsain. Je me tournais donc vers ma chère petite sœur et lui demandais :
- Et si tu l’appelais on aura plus de chance de rencontrer son ami.
- Pourquoi moi ?
- Tout simplement parce que personne ne dit non à Alice Cullen, et encore moins Vlad !
Ma sœur me tira puérilement la langue et se saisit du téléphone. Après quelques minutes elle raccrocha un sourire contrarié aux lèvres. Elle m’annonça que Vladimir et son ami souhaitaient avoir Emmett comme seul intermédiaire puisqu’il était le moins embourbé dans cette histoire. Car si on nous apercevait avec eux cela risquait de tourner au vinaigre pour nous. Il avait profité de cet appel pour lui faire la leçon encore une fois, et lui avait fait promettre de rien faire de stupide.
- Tu vois que l’on peut me dire non, bouda-t-elle.
- Il ne t’a pas dit non, il a fait ce qu’il pense être mieux pour notre sécurité. Emmett nous tiendra au courant dés qu’il aura des infos.
Je disais ça mais j’étais aussi contrarier qu’elle de ne pas avoir les informations en direct. Attendre n’était pas dans mon caractère… Rester inactif me rendait malade pourtant c’était la seule chose à faire en attendant le lendemain où je pourrais enfin revoir ma belle…
Alice rentra chez elle, quant à moi je fis de mon mieux pour éviter de penser. Je me plongeais dans mon travail. J’avais réussi à négocier de travailler de chez moi ce qui n’avait pas été une mince affaire je ne pouvais me permettre de décevoir mon employeur.
Heureusement pour ma santé mentale le lendemain arriva vite. J’étais passé chercher Alice qui m’attendait de pied ferme un sac de sport à la main. Quelle ne fut pas ma surprise quand en arrivant à l’adresse indiquée je me retrouvais à l’arrière du bâtiment où j’avais fait le guet. Pas étonnant que je n’avais vu personne entrer ni sortir de la bâtisse leurs allers et venues se faisaient par cette porte dérobée qui donnait dans une autre rue. Igor se tenait devant la porte, il nous attendait.
Ça commence bien, pensai-je, c’est le chien de garde qui nous accueille. Je réprimais un frisson, son regard de tueur n’était pas factice. Il s’engouffrait à l’intérieur. Je pris la main d’Alice, pour nous donner du courage, à deux nous étions plus forts.
Igor avançait vite au travers du dédale des couloirs, c’est à peine si ils nous attendaient. Plus j’avançais plus j’avais envie de faire demi-tour. Il y avait quelque chose de lugubre en ces lieux. La seule chose qui me motivait à avancer, était de savoir Bella, toute proche.
Bientôt je pourrais la voir, lui parler enfin… Je pourrais croiser son regard chocolat, admirer sa peau de velours son corps qui n’était qu’un appel aux caresses. Mes pensées dérivaient vers notre moment via la webcam. Non stop !!! Edward tu n’es pas là pour fantasmer mais pour apprendre à la connaître et l’aider.
Brusquement le malabar ouvrit une porte et si engouffra. Elle était là !!!
Je vis ses pommettes rougir, elle se tourna aussi vite pour ne pas éveiller les soupçons, Alice se dirigea vers les filles, ouvrit son sac et commença à distribuer des accessoires pour la chorégraphie, je posais le lecteur sur une petite table et allai rejoindre le groupe.
- Bonjour, Je me présente, je m’appelle Edward. J’espère que vous êtes en forme, car nous n’avons pas beaucoup de temps pour mettre au point la chorégraphie qui devrait plaire, à votre patron. On va commencer par un échauffement.
Alice quant à elle les salua et leur fit une bise comme si elle les connaissait depuis toujours. Je remarquais qu’elles étaient trois et non deux comme me l’avait dit Stephan. Heureusement que la chorégraphie d’Alice pouvait s’adapter.
- Un peu de musique pour donner du rythme, étirez bien tous vos muscles, je ne veux pas de claquages. Pouvez-vous me donner vos noms ? Ce sera plus simple pour les correctifs.
- Moi c’est Tanya. Répondit la miss refaite de partout.
- Bella. Répondit ma douce en baissant les yeux au sol à mon grand regret.
- Jessica, mais appelle-moi comme il te plaira, répondit la folle furieuse que j’avais eue au téléphone quelques jours plus tôt.
- OK merci on commence, on n’a pas de temps à perdre. Alice commence, vous l’observez bien et, action !
Je ne sais pas pourquoi je m’étais amusé à ce petit jeu-là, peut-être pour avoir une couverture irréprochable aux yeux de la brute épaisse qui ne perdait pas une miette. J’aurais bien apprécié qu’il sorte et me laisse enfin tranquille avec ma promise mais il y avait les autres filles et pas sûr qu’elles aient toutes envie d’être sauvées de cet enfer.
- Tanya tiens-toi droite ! Jessica ferme ta bouche et souris. Prenez exemple sur Alice. Aller on reprend depuis le début.
Alice et moi avions depuis tous petits un langage secret il suffisait que l’on se regarde pour nous comprendre. Elle m’invitait à me faufiler entre les filles et à les repositionner. Approcher de mon fantasme fit ressurgir une raideur entre mes jambes. Heureusement pour moi que j’avais gardé mon jean, en survêtement j’aurai été trop vite repéré. C’est pourquoi je commençais avec Jessica, au moins avec elle mon érection disparut instantanément.
Mes mains maintenant allaient se poser sur la peau satinée de ma douce, un frisson nous parcourut. Doucement je guidais son corps dans le mouvement que je voulais qu’elle fasse j’en profitais pour me coller un peu à elle. Je la touchais enfin ! C’était encore mieux que dans mes rêves. Tout contre elle je me sentais chez moi. Je la sentis frissonner, ma belle ne m’était pas indifférente pourtant elle fuyait mon contact. Je lui murmurai :
- S’il te plaît ne me repousse pas. Pas encore ! Je veux juste être près de toi.
Mais elle me repoussa l’air de rien d’un pas de danse. Elle baissa les yeux avant de me répondre.
- Tu ne devrais pas être là.
Toujours le même disque, j’aurais aimé qu’elle change. Si elle ne voulait pas de moi pourquoi m’avait-elle laissé ce message pour que j’en apprenne plus sur elle et sur ces origines ?! Igor nous fixait, à contrecœur je m’éloignais pour rejoindre Tanya.
Tanya était une bonne danseuse mais elle avait oublié d’être naturelle. En l’approchant j’aperçus que sous sa tonne de maquillage étaient cachés de nombreux hématomes dont celui que nous avions aperçu lors de notre sortie au club. Ce ne pouvait pas être un hasard, quelqu’un lui avait fait ces bleus mais qui ??? Stéphan ? Igor ? Un client ? Bella en avait-elle également ? Je n’avais rien vu mais de toutes les filles présentes elle était la plus couverte.
Je secouais la tête pour chasser l’image de ma sirène couverte de bleus et rectifiais la position de Tanya. Pendant ce temps Alice s’était rapprochée de Bella pour répéter le morceau de la chorégraphie qu’elles devaient exécuter en duo. J’espérai que ma sœur aurait plus de succès que moi pour l’approcher. Alors je fis de mon mieux pour ne pas me retourner vers elles, et me concentrer sur Barbie.
Et c’est là que j’entendis un gros boum, ma belle était tombée, entrainant ma jumelle dans sa chute. Elles avaient toutes deux les quatre fers en l’air et je ne pus m’empêcher de rire en voyant cette scène.
Je me rapprochais pour les aider à se relever, Alice vexée bondit sur ses pieds, Bella par contre semblait s’être fait mal à la cheville. Je posais mes mains sur sa cheville et commençais à la masser pour la soulager, j’en éprouvais autant de bien qu’elle. Alice revint avec une poche de froid qu’elle avait apporté.
-Tu as de la chance j’ai toujours ces trucs-là dans mon sac quand je m’entraîne. Tiens prends ça, ça va te remettre sur pied en un rien de temps.
- Merci Alice. C’est quoi ?
- Un antalgique à base de stéroïdes efficace comme décontractant musculaire.
Tanya restait tétanisée, et fixait Igor qui venait de décrocher son téléphone accroché à sa ceinture, puis elle se détendit. La brute sortit de la pièce pour recevoir son appel.
-Alice et Edward, je vous en supplie, partez avant qu’il ne soit trop tard, vous n’avez pas idée des complications qui vous attendent.
- Oui mais dans ce cas viens avec nous, c’est pour toi que nous sommes là, et nous ne partirons pas sans toi.
-Non ce n’est pas possible je ne peux pas.
- Et dois-je le dire à tes parents ? Ils sont morts d’inquiétude.
-Mes… parents, tu as appelé mes parents... Mais comment ? Pourquoi ?
Je ressortis le morceau de papier, qu’elle m’arracha en voyant la porte se rouvrir, sur Igor.
Jessica et Tanya avaient continué de s’exercer sur la chorégraphie, elles n’avaient pas entendu ni compris de quoi nous parlions. J’étais perdu et troublé. Bella demanda à Alice si elle pouvait lui bander la cheville, afin de poursuivre l’entraînement.
Alice me regarda et s’exécuta. Je n’étais pas convaincu qu’elle ait réellement envie de nous voir partir, de toutes manières je ne le pouvais pas. En la massant j’avais aperçu quelques hématomes sur son bras et un autre sur sa jambe.
-Voilà mais ne force pas trop, sinon tu vas en garder des séquelles.
- Merci Alice, mais tu sais j’en ai déjà vu d’autres, je suis d’une maladresse innée.
- Bon on reprend dans ce cas, le show doit être parfait d’ici pour la présentation.
- Mais j’ai faim moi. Répondit Jessica. Igor tu comptes nous apporter à manger ou quoi ? Tu ne crois quand même pas qu’on va continuer le ventre vide.
Je ne revenais pas de son impertinence je crus qu’elle allait se prendre une raclée mais le regard d’Igor se fit vicieux.
-Oh c’est bon ça va arriver. T’as des réserves non ? Lui répondit-il en s’approchant tout contre elle, le pire c’est que c’était le but qu’elle recherchait. Comment une fille, même comme elle pouvait supporter ça ? Et aimer un être aussi immonde que lui ? Ce que nous devions en retenir c’était que nous devions nous méfier d’elle.
Une fois les plats arrivés, nous mangions assis à même le sol Tanya se tenait à l’écart, Jessica faisait les yeux doux à Igor qui n’avait de cesse de nous observer, je craignais qu’il ne soupçonne quoi que ce soit. Alice engagea à plusieurs reprises la conversation avec Bella, qui ne répondait que par des banalités tout en me dévisageant, mes yeux se noyaient dans les siens.
- Montre-moi ta cheville, je veux m’assurer que tu peux poursuivre.
-C’est bon Edward, ce n’est rien je t’assure. Dis plutôt que tu meurs d’envie de me toucher, je comprendrais mieux.
Elle grommela un truc qui semblait être « comme les autres… »
-Quoi mais non… enfin oui mais ce n’est pas pour ça… je me levais et m’éloignais d’elle, pourquoi et comment pouvait-elle être si distante et cruelle envers moi ? Moi qui ne veux que son bien. Alice comprit mon désarroi, et pour éviter que les choses s’enveniment elle remit la musique et appela les filles à reprendre.
J’échangeais des regards haineux à l’encontre de Bella, l’agneau n’était pas aussi doux qu’il semblait le paraître, je m’en voulais de m’être amouraché d’elle. Comment avais-je pu tomber si bas ? Comment oui comment ?