Délices Slaves N°9
Nathy Drisca
Partie 9
POV : Edward.
J’écoute attentivement chaque mot du récit de ma sœur, je me bâillonne intérieurement pour ne pas l’interrompre. C’est tellement dur de ne pas réagir. J’ai l’impression que je vais vomir. Tout est de ma faute si elle a vécu cette journée si on l’a traitée comme une traînée, un morceau de viande.
Jusqu’à présent ma haine n’était dirigée que vers Stephan et ses hommes de main mais là, cet homme blond vient d’entrer dans ma liste des hommes à abattre. Bien que ma sœur le trouve différent lorsque Stéphan n’est pas dans la même pièce cela n’excuse pas les mots qu’il a eus.
Quand enfin Alice s’arrête de parler je peux enfin m’exprimer librement :
- Tu as dit que l’homme qui t’a ramenée est un gentleman. Pourtant vu le portrait que tu viens d’en faire, c’est tout le contraire.
- Edward, je n’oublie pas ce qu’il a dit, comment le pourrais-je ? Mais dans la voiture j’ai découvert un homme charmant, drôle et cultivé qui s’est soucié de mon bien-être.
Lorsqu’elle prononce ses mots la petite lueur qui apparaît dans ses yeux ne me plaît pas du tout, ma jumelle est sous le charme de ce monstre.
- Ne sois pas naïve, bien sûr qu’il sait être agréable d’après ce que tu m’as dit il fréquente la haute. Mais un beau physique et de belles paroles ne font pas de lui un homme bien.
Désespéré, je cherche du soutien auprès de Vladimir. Mais il ne veut pas me soutenir et retourne sur moi la faute.
- Écoute-moi Edward si on en est là c’est à cause de toi non ? Alors ne blâme pas ta sœur qui fait tout pour que tu ne commettes pas l’irréparable.
- Et bien moi qui pensais que tu te rangerais de mon côté, pff !! En tous cas qu’il ne s’approche pas d’elle ou je le démonte.
- Qui te dit que ça ne me plairait pas ?
- Alice non mais t’es malade ou quoi ?
- Sache que ta sœurette sait très bien éconduire les vilains garçons.
Quoi ?! J’ai bien entendu, non c’est impossible mon audition doit me jouer des tours. Vladimir ne peut pas avoir dit ça. Ce n’est pas un garçon comme on en croise à tous les coins de rue. Mais un mec qui considère les femmes comme des choses, qui n’a aucune notion du bien et du mal et cela ne m’étonnerait pas qu’il soit armé. Alors je ne vois pas ce que ma sœur haute comme trois pommes peut faire face à lui. Mais vu le regard que me lance mon ami, je sens qu’il faut que je me taise.
- Merci Vlad, je te promets de m’arranger pour ne pas me retrouver seule avec lui, si ça peut te rassurer, mais de toutes manières nous ne pouvons plus faire machine arrière.
- Alice, as-tu récupéré le double de ton contrat ?
- Non, je n’avais qu’une envie sortir de ce couac, j’avoue même ne plus y avoir pensé.
- Bon, il faudra le récupérer pour avoir des pièces supplémentaires.
- Des pièces supplémentaires ? Explique-toi Vlad, tu en as trop dit ou pas assez. On a tout de même le droit de savoir non !?
- Désolé mais moins vous en saurez et mieux vous serez préservés. Entre les photos et les descriptions qu’a faites Alice on va pouvoir avancer et monter un plan, d’intervention, mais il faut y aller à petit pas, et comme l’a dit Alice c’est trop tard pour faire machine arrière.
- Ouai peut-être bien mais bon c’est nous qui sommes dans la cage aux fauves !
- Allez Edward rentrons, tu dois encore améliorer tes commentaires sur les points critiques de la chorégraphie, demain nous n’aurons pas le droit aux faux pas.
- Quoi ? Je n’étais pas assez bien ?
- Tu as trop été hypnotisé par ta sirène qui d’ailleurs ne veut pas de ton aide. Jessica me l’a fait remarquer donc il faut rester intransigeant et avec toutes les danseuses.
Merde, si Jessica a remarqué mon attirance pour Bella nul doute que Stéphan s’en aperçoive également. Je dois vraiment faire plus attention.
- Vlad, dis-moi juste un truc pour nous rassurer.
- Bon ok sachez juste que vous n’êtes pas seuls dans l’arène. À demain et n’oubliez pas de faire un rapport, si vous pouviez continuer les photos, ça aiderait pour la suite.
J’ai bien envie de le cuisiner un peu plus mais, Alice tombe d’épuisement, et nous avons encore du pain sur la planche. Toute la soirée, je me repasse en boucle l’unique information qui a été donnée. La nuit a été agitée, je rêve de ma belle qui disparaît dès que je l’approche. Je me vois à genoux à l’implorer de m’aimer, mais elle s’éloigne encore plus en riant. Puis d’autres rêves avec ce blond au brushing parfait qui enlace ma jumelle, et lui glisse la langue dans l’oreille.
- Edward réveille-toi, ça fait un bon quart d’heure que je tambourine à ta porte, j’ai bien cru que tu étais parti sans moi, c’est ta concierge qui m’a donné le double des clés.
Il fait déjà bien jour, un coup d’œil au réveil et il ne reste qu’une heure avant le rendez-vous au club. Être en retard aurait été mal perçu, même chez les malfrats il y a des règles, et la ponctualité en fait partie.
- Mince, quelle nuit ! Je file sous la douche je suis en nage, fais couler du café bien corsé sœurette, j’ai eu une sale nuit.
- Oui mais magne-toi, je te prépare tes fringues.
POV : Alice.
Lui aussi a mal dormi, me dis-je en doublant la dose de café dans le filtre, moi aussi j’ai très peu dormi, et je me remets à penser à ce doux rêve dans les bras de ce bellâtre aux deux visages qui m’a fait fondre, comment vais-je faire pour ne pas me trahir ? Il y a quelque chose de spécial chez lui, mon intuition ne m’a que rarement trompée. Je sors les vêtements de mon frère, les pose sur son lit, et verse le café fumant dans les mugs.
- Alice tu rigoles je ne vais tout de même pas mettre cette horrible chemise je vais ressembler à un mac.
- Ba quoi ? Tu passeras inaperçu comme ça non ? Et puis on n’a pas le temps pour faire les essayages, dépêche-toi, on va être en retard.
- Tu me le payeras, sois en sûr.
- Oui, oui si tu veux, allez, avale-moi ce café t’as une sale tête, tu veux que je conduise ?
- Ah non alors, j’suis peut-être ridicule dans cette tenue mais j’ai encore ma fierté et j’ai envie de vivre.
Ce qu’Edward peut être rabat-joie. Ce n’est pas comme si je conduisais mal bon je l’avoue j’ai un goût prononcé pour la vitesse. Assise sur le siège passager je joue avec mon téléphone quand je reçois un message d’Emmett. Je pense tout d’abord qu’il s’agit d’une info concernant notre affaire mais non ! Il nous rappelle que nous sommes invités le soir même pour qu’il nous annonce si l’insémination a pris. Il fait bien de nous le rappeler avec tous ces événements je ne sais plus où j’en suis.
- Ed, Emmett nous rappelle que notre présence est exigée ce soir.
- Oh ! Merde j’ai complètement zappé, on va enfin savoir si la famille s’agrandit ou non, en y repensant, c’est à cause de mon don de sperme que cette histoire a commencé.
- C’est vrai, sans sa stérilité on ne serait pas dans cette merde. Mais ce qui est sûr, c’est que si on oublie, ou qu’on arrive en retard, Stéphan sera un agneau comparé à Rosalie.
Je taquine mon jumeau. J’espère qu’il arrivera à se détendre un peu, le club se trouve au coin de la rue. Je me demande, si mon beau blond sera là ! Mon intuition me souffle que oui. Mon intuition ou mon envie qui parle ? Perdue dans mes pensées les images de mon rêve s’imposent à moi. C’est à peine si j’entends Edward grommeler en se garant :
- Je ne suis pas stérile mais c’est sûr que je risque de le devenir si on oublie la soirée de Rose. Bon tu es prête petite sœur ?
- Je ne suis pas ta petite sœur je suis née une minute avant toi… Mais oui prête.
POV : Edward
J’attrape les sacs avec les vêtements de rechange et de quoi parer aux éventuelles blessures, sans oublier l’appareil photo, la musique pour cette chorégraphie. Je prends une grande bouffée d’air avant d’entrer dans l’antre du diable, pour me donner un peu de courage. Ma sœur, elle, est déterminée, elle sait que je suis mal et me réconforte par son sourire, elle est si forte.
- Allez, viens tu vas voir, on va les rouler dans la farine, et la bombe a retardement va bientôt exploser, nous n’aurons pas besoin de jouer cette mascarade très longtemps.
- Regarde c’est les flics malsains qui sont dans la bagnole grise là-bas.
- Mince, j’espère qu’ils ne vont pas nous assimiler à ce milieu de luxure.
- De toute façon ça ne changera plus rien, mais je me demande de quel côté ils sont vraiment ?
Igor toujours de son air aimable nous escorte jusqu'à la salle de répétition, où se trouvent Bella, Jessica et une nouvelle fille, Tanya manque à l’appel.
- Où est Tanya ?
- C’est Angela qui va la remplacer, Tanya est souffrante.
- J’espère qu’elle sera vite sur pied car elle a un réel potentiel.
Pas de réponses, je saurai bien d’une manière ou d’une autre ce qui est réellement arrivé à cette pauvre fille, qui la veille déjà, portait des traces de coups. Je regarde furtivement ma douce, mais dévie mon regard lorsqu’elle m’observe. Ses mots de la veille résonnent encore en moi, mais je n’arrive pas à croire un seul instant que cette fille si fragile et si pure puisse être si froide et dure à mon égard. Alice a suggéré que c’est sans doute un masque une façade pour tenir le coup, dans cet enfer où elle a mis les pieds sans pouvoir s’en sortir.
- Angela comme tu ne connais pas la chorégraphie tu vas regarder et ensuite, tu te joindras à nous, ça te va ?
- Oui, très bien.
A-elle répondu d’une voix à peine audible, encore une fille qui a atterri là sans en avoir réellement le choix, combien de victimes allons-nous pouvoir arracher aux griffes de ce milieu ? Alice cadre bien les filles, moi je me contente de remettre la musique et la stopper et demande un peu plus de concentration aux danseuses. Je lute pour ne pas poser mes yeux sur la peau laiteuse de mon ange. Jessica est toujours aussi arrogante et déplacée, au bout de deux bonnes heures je leur autorise de faire une pause.
- Angela c’est très bien, tu sais bien bouger ton corps, mais lâche-toi un peu plus, n’oublie pas que le show est destiné à un public qui en demande toujours un peu plus et qui veut rêver de vos formes.
Je n’en reviens pas d’avoir dit ça. Mais le sourire d’Igor me permet de comprendre qu’il est là pour m’observer, il doit évaluer mes capacités et me cerner me jauger dans mes fonctions, il ne m’a pas démasqué, pour le moment.
- J’ai besoin de me soulager, où sont les WC ?
- Deuxième porte sur la droite en sortant.
Je m’attends à ce qu’il m’escorte mais non, ai-je gagné sa confiance ? Ou est-ce un piège ? En me rendant aux toilettes je suis tenté une fraction de seconde de me tromper de porte, mais la voix de la raison me dit de ne pas le faire.
Je retrouve les danseuses qui discutent avec Alice sur certains passages de la chorégraphie comme le feraient de vraies danseuses professionnelles, ce sont des danseuses mais d’un autre genre. Jessica s’est absentée tout comme Igor, que font-ils, où sont-ils ? J’en profite pour demander des nouvelles de Tanya, Bella répond.
- Elle a fait une mauvaise chute.
- Ah, mais Igor a dit qu’elle était malade.
- On peut dire ça comme ça aussi, de toute façon ça change quoi, pour vous ?
- Rien mais, il est normal de s’inquiéter non ?
- Ça ne vous regarde pas, évitez de poser trop de questions à moins de vouloir vous aussi faire de mauvaises chutes.
- C’est bien ce que j’ai cru comprendre.
Igor revient avec Jessica, et me demande de le suivre, je regarde ma sœur qui me dit que tout va bien se passer qu’elles vont reprendre l’entraînement et passer les costumes, pour voir ce que ça donne. Moi penaud je reste sans un mot, à suivre l’armoire à glace dans le couloir jusque dans la boîte où des femmes dansent revêtues d’un ridicule bout de tissu qui se perd dans leur fente. Quelques hommes éméchés bavent et les matent en buvant de l’alcool alors qu’il n’est pas encore midi.
- Viens par là, j’ai une surprise pour toi. Attends ici.
Je me retrouve dans un salon privé avec une petite table, des coussins molletonnés, des vitres teintées, je me sens observé, alors je joue le jeu. Igor revient avec une fille brune au regard profond, il lui chuchote quelque chose à l’oreille et nous laisse.
- Dis-moi ce qui te ferait plaisir, je suis l’hôtesse qui va t’accompagner jusqu’au septième ciel.
- Ah, mais c’est que…
- Ne soit pas timide, je ne te plais pas ? Regarde mes seins ils sont gorgés à souhait et ne demandent qu’à être cajolés.
Elle est bien faite, et ses caresses réveillent aussitôt mon membre bien trop à l’étroit dans mon pantalon, je n’ai pas le temps de réagir que déjà, elle se retrouve à genoux devant moi prête à me faire une fellation, que dois-je faire ? Après tout qui le saura ? Je dois me laisser faire, pour ne pas risquer de faire sauter ma couverture. Non !? Me crie ma conscience mais mon pantalon et mon caleçon tombent à mes pieds. Cette fille a des doigts de fée, et sa langue hummm sa bouche chaude… Je bascule la tête en arrière perdant pied et imagine que c’est Bella qui s’occupe de moi.