Délire paranoïaque
loup-cie
Et si ils avaient tous raison? Si je n'étais pas quelqu'un de bien? Peut-être suis-je folle. Peut-être que je me fais des idées. Peut-être que ce n'était pas normal d'aimer ainsi. Je ne sais plus. Ou peut-être n'ai-je jamais su. Je ne me souviens pas comment je suis arrivée à ce résultat. Comment ai-je pu briser mon cœur, ma confiance en moi. Je n'ai pas pu le faire seule, n'est-ce pas? Dis-le moi franchement. Est-ce que tu me crois cinglée? Ne me regarde pas comme ça. Tu me connais, je ne voulais pas que cela se termine de cette façon. Je ne sais pas ce que je voulais. Je n'y arrive pas, tout est tellement compliqué. J'ai si mal. Je suis fatiguée de ne pas comprendre. Pourquoi tu ne me parles pas? Qu'est-ce que j'ai fais? Tu dois m'expliquer. Tu dois m'aider. Sinon je ne vais pas m'en sortir, tu comprends? Je ne veux pas tout perdre. Je ne me souviens de rien, tu dois m'aider à me rappeler. Tu dois me montrer ce qu'est le bonheur. Tu dois me soigner, parce que sinon, je mourrais de chagrin. Il n'est plus là pour le faire, lui. Il n'y a plus que toi et moi. Et si tu me laisses, je ne survivrais pas. Je crois que je brûle. Ou peut-être que ce n'est qu'une impression. Peut-être que c'est faux. Peut-être que tout est faux. Je me réveillerais demain, et il sera toujours là, à me sourire, à respirer, et à me dire que tout ira bien. C'est bien ça, hein? C'est un rêve? Mais où suis-je? Pourquoi ce lit n'est pas le mien? Pourquoi est-ce que tu portes cette blouse? Pourquoi est-ce que je ne peux pas bouger? Qui es-tu? Pourquoi m'as-tu attaché? Tu veux me faire du mal, hein? Je le sais, je le vois. Tu n'es pas quelqu'un de bien. Laisse-moi partir! Va-t-en! Tu es dangereux. Au secours! Sortez-moi de là! Je ne veux pas rester avec toi. Pourquoi est-ce que tu as une seringue? Tu veux me tuer, c'est ça? Non, éloignes-toi de moi! Non! Pourquoi tu fais ça? C'est toi qui l'a tué.. Tue moi aussi... parce que je ne peux pas vivre sans lui.. Je ne veux pas vivre sans lui. Non, tu mens. Je sais qu'il ne voulait pas partir. On l'a forcé. Sinon il ne m'aurait pas abandonné. Cela ne lui ressemble pas. Menteur ! Menteur. Menteur.. Forcément.. Tu dois mentir, c'est obligé. Je refuse que tu sois honnête. Si il n'est pas là, c'est parce qu'on l'a tué. C'est ça hein ? Dis-moi que c'est ça..
Le médecin ressort, prend son dictaphone, et fait son compte-rendu : « Jour 473, le sujet Anne Lorentz ne sait pas où elle est et recommence à parler d'un homme inconnu, voir inexistant. Songer à une thérapie par l'hypnose pour tenter de raviver des souvenirs pouvant expliquer sa psychose. »