Delphine et Marinette fin

aile68

Les deux fillettes décident d'aller voir les deux boeufs et la vieille mule. Ce sont de braves bêtes, paisibles et reposantes. Elles ont entendu des bribes de conversation entre les animaux de la basse-cour et les deux soeurs et veulent en savoir davantage. Delphine leur explique la situation, Olive la vieille mule rassure les rassure en disant:

"Ne vous inquiétez pas, dès que le chat reviendra tout rentrera dans l'ordre. Le dindon n'est qu'une bête qui parle pour ne rien dire et les poules ne font que caqueter pour passer le temps.

- Espérons que tu aies raison.

- Mais oui, Olive a toujours raison déclare l'un des boeufs.

- Oui, je confirme dit le deuxième boeuf."

Pendant qu'ils devisent, ils entendent du bruit dans la basse-cour et le poulailler. Delphine et Marinette vont voir ce qu'il se passe, c'est leurs parents qui reviennent avec le chat dans un panier.

"C'est notre chat qui revient! Hourra!

- Hélas! Ce n'est pas votre chat qui est dans le panier. Ce sont des chatons que nous ont donnés des gens au marché.

- Oh des chatons! Faites-nous voir!"

Les fillettes restent en admiration devant les petites bêtes. Elles ont déjà oublié le chat. D'ailleurs les parents n'ont pas demandé leur reste quand le vétérinaire leur a annoncé la mort de l'animal. Ils sont aussitôt partis en payant les honoraires.

"Ceux-là dit le père de Delphine et Marinette, vivement qu'ils grandissent pour qu'ils nous chassent des souris. Nous ne les avons pas pris pour rien."

Dans la basse-cour, le dindon qui est là à se pavaner rumine à qui veut l'entendre:

" Ces chatons vont semer la pagaille dans la basse-cour...

- Tu n'es qu'un misérable animal, tu crois que tous les chats se valent répond la poule blanche.

- Vous verrez quand ils auront grandi! glousse le dindon.

- Toi, tu ne verras pas grand-chose car on a prévu de te rôtir avant la Pentecôte! le taquine la poule rousse. Tu ne vois pas comme on t'engraisse?

- Billevesées que cela, je ne te crois pas! réplique le dindon, rouge comme une pivoine.

- Tu verras bien! disent les autres poules dans un bruit de plumes et de caquètements.

- Silence dans le poulailler! crie le père des fillettes, ou je vous fais bouillir pour les prochaines noces au village.

Le chat lui, était bien plus calme. Certes il ne chassait pas beaucoup, toujours à rêvasser sur la margelle du puits!

- Oh père! Ces chatons seront des chats différents. Nous leur apprendrons à devenir d'excellents chasseurs! s'écrient Delphine et Marinette.

- Comme le chat qui est mort après être tombé dans l'eau?

- Mais ce n'est pas notre faute s'indigne Marinette!

- Le chat rêvassait trop! dit Delphine.

- Vous l'avez échappé belle dit le père, grognon. Si vous ne deviez pas aller chez votre vieille tante vous auriez emmené vous-mêmes le chat chez le vétérinaire.

- Mais pourquoi?

- Parce que c'était le vôtre! s'écrie le père, énervé.

- Et ces chatons, à qui appartiennent-ils? demandent Delphine et Marinette. "

Le père ne répond pas et s'en va dans la maison, complètement fâché.

La mère des petites qui n'avait encore rien dit va poser les chatons dans l'étable avec les deux boeufs et la vieille mule.

"Ici ils seront en bonne compagnie dit-elle tranquillement. Avec un peu de chance ils tèteront la chienne et grandiront vite. "

C'est ce qui est arrivé en effet. Les chatons grandissent, avant la 15 août ils gambadent dans la basse-cour après le dindon qu'on n'a pas encore tué. Lourd, appesanti à force d'être gâvé, il a du mal à courir. L'un des chat, plus vif que les autres fonce dans la grosse volaille, la bouscule et lui casse la patte. C'en est fini pour le dindon qui a perdu de sa superbe. Les parents de Delphine et Marinette le mettent à rôtir pour la fête de la petite Marie. L'animal qui avait prétentieusement affirmé quelle bonne leçon il aurait donné au chat, se retrouve dans un grand plat, dégoulinant de bon jus. Les chatons eux, qui ont grandi, ne tètent plus la chienne mais attendent de leur maître un bon morceau du dindon bien rôti.







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