Demain, je pars

zelda-norah

La nuit se couche doucement, faisant s'étirer les ombres sur le sol et sur les murs, la pénombre floute les lignes. 

L'obscurité forme de monstres, ils ouvrent leurs gueules béantes pour engloutir mes objets d'aujourd'hui et d'hier ; et dans l'espace libéré des contraintes mes fantasmes fleurissent. 

Mes projections recouvrent les réalités qui s'estompent, les griffes des fantômes sombres achèvent de diluer mes réticences. 

Tout semble possible, dans les ténèbres la ligne d"horizon recule jusqu'aux frontières des terres qui offrent à mon regard de nouvelles étendues, de nouveaux chemins. 

Demain je veux partir, pour me soustraire enfin au lever du soleil qui fera renaître ma résignation. 

Demain je veux partir, pour me fondre dans un autre décor, à la recherche de mes utopies d'enfants, regagner l'espoir. 

Qu'importe que je voyage sans fin si plus rien n'empêche les pas de grandir. 

Alors, dans la nuit opaque, j'enracine dans un océan ce qui jamais ne pourra prendre pied : demain je pars. 

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