Demain, je te reçois

Nathalie Bessonnet

lettre d'amour

Mon Ulysse, mon Roi,


Tu fais les cents pas dans ma tête, ce matin tout t'appelle,

c'est un grand désordre en moi.

Mon Élu, mon amant merveilleux,

tu manques à ma peau, tu manques à mon ventre.

Je refais parfois le chemin du plaisir, au coucher, dans ma soie,

sous nos draps,

J'effleure mon corps du bout des doigts, juste une balade sentimentale,

je ne veux rien sans toi, Mon Roi.


Tellement, je t'aime, je t'aime


Tout me séduit en toi, ton sourire, ta voix,

Ton regard humide lorsqu'il plonge en moi.

La façon que tu as, de garder sérieusement ma main dans la tienne,

comme un trésor.

ton poitrail de gladiateur,

tes mains baladeuses...


Il faudrait que je dorme un peu, je ne m'y résous pas,

ce serait comme ne plus pouvoir te parler.


Ainsi je veille. Ainsi je te vois.

Mon amour,

Notre temps est court, nos débuts merveilleux,

heurtés par l'absence.

Nous croyons être invincibles, héros de notre histoire.

Mais les héros meurent un jour !

Chacun porte sa faiblesse, Achille  son talon

et c'est là que la flèche vient blesser.

Mon Roi,

Mais, demain je te reçois.

Te voir, te sentir, te toucher,

te toucher…

te régaler, mon Roi.


Te souviens-tu ?

« Le corps et la conscience un instant s'entrelacent »

un fécond miracle se prolonge.

Deux sources, deux exaltations sublimes, s'expriment,

la source même de la création.


Demain je te reçois.

Me livrer toute, in mente et corpore,

me répandre en toi, te posséder,

Ô Mon amour, Mon Ulysse, Celui que j'ai élu.

Ta bouche, tes baisers...

Tes mains attentives au moindre frissonnement

Caresse-moi, longuement, descends jusques à mes reins,

Oui ! C'est là qu'il faut aller, mon Élu et c'est là que tu vas,

vois, comme tout s'honore et bouillonne, de ta venue.

Prends moi comme un vainqueur,

me fous, me sodomise, me rends folle

ta main vaginale, en mon ventre gémissant, suffoquant, criant.


Tout de toi, mon Élu, celui que j'ai choisi, je le veux.


Mes doigts gravissent ta poitrine, glissent lentement se hissent encore se promènent.

Je m'agrippe à tes peaux, gentiment les malmènent.

Ta taille, mon amour,

et ce joli creux à ton aine,

juste y promener ma langue, mordre dans ta chair

répandre mon écume sur ton vit tressaillant,

Une balade encore,

l'endroit interdit à nulle autre que moi,

là où les deux moitiés jumélaires forment le joli et profond sillon

que ma langue écarte comme deux mers.

A moi, séant, que j'embrasse et gourmande

et t'entendre expirer, gémir, attisent mon plaisir.

Ta Reine siège là où personne jamais ne se dressera.


Demain je te reçois, mon roi.



Nathalie.

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