Démocratie : parle et mens

jeanduvoyage

Réflexion sur notre pseudo-démocratie

Le système démocratique occidental n'en est pas un. La démocratie est un idéal comme l'est la justice, ces principes métaphysiques ne peuvent servir que d'étalon de mesure au même titre que le mètre. Et au même titre que le mètre, cet étalon de mesure est incertain, en effet le mètre que nous utilisons ne fait jamais la même mesure, tout s'altère, et cela, à chaque instant. Rien n'est immuable, mon mètre ne fait jamais un mètre.

Je vais ainsi mettre le système politique dans lequel nous vivons à la lumière de l'idéal démocratique auquel chacun pourrait aspirer.

La majorité des français pense que les politiques qui forment le système sont corrompus. Logiquement, nous pourrions nous dire que ces individus, qui ont le droit de vote, qui sont rationnels, se mobiliseraient pour élire des représentants vertueux.

Il n'en est rien. Pourtant, ces hommes vertueux existent mais ils sont marginalisés, montrés du doigt. Les votants sont-ils irrationnels pour autant?

Pas si l'on considère qu'ils ne souhaitent pas élire de représentants vertueux. Il semblerait que cela soit le cas. La question du pourquoi s'impose.

L'homme est un animal grégaire qui vit en société avec des semblables. Ici est le postulat de départ, l'homogénéité de la société et notamment dans son rapport avec la corruption, apparaissent être le fond du problème de notre système politique. La corruption de tous se stigmatise par l'hégémonie du capitalisme, ce système pousse tout un chacun à consommer autant que possible dans le deni de ceux qui sont asservis. La finalité humaine se trouve alors dans l'égoïsme  de la consommation.

Ainsi, la problématique de la politique n'est pas seulement la corruption des représentants politiques : toute la société est sclérosée, la problématique est la corruption en elle-même. Cette société consumériste tient par la puissance d'inertie générée par la propagande continuelle des médias, de la publicité, des politiques et de la force grégaire de la nature humaine.

L'ignorance du plus grand nombre du caractère malsain de la corruption de l'esprit, élite y compris, perdure et se développe. L'esprit grégaire, explicité plus haut, nous invite à voter pour nos semblables, des semblables corrompus en recherche de pouvoir. Cessons de nous étonner de la corruption de nos représentants et voyons qu'ils sont à notre image. Evitons l'écueil décrit par Sartre : la mauvaise foi. Acceptons la réalité telle quelle, l'égoïsme est honteuse seulement lorsqu'elle s'ignore.

Changeons d'abord, puis, élisons des personnes vertueuses qui ne cherchent pas le pouvoir. Et ainsi, refondons notre système politique qui, aujourd'hui, ne se fonde que sur l'arrivisme d'assoiffés.

Le seul échappatoire, la seule rédemption est la prise de conscience du caractère délétère d'un mode de vie qui se nourrit d'égoïsme.

Il faut que chacun sache à quel point il est seul dans ce monde apparemment connecté : il est entouré d'objets. Il faut que chacun sache à quel point il est malheureux dans ce monde de jouissance factice. Il faut que chacun sache à quel point il est ignorant dans ce monde de pseudo science.

Il faut que tu saches que tu n'es pas libre dans un monde liberticide.

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