Dépression

la-rouquine

Là, il n'y a rien, rien que de la poussière,
Fine pellicule qui gratte, étouffe, amère,
Solitude grise desséchée par les cris
Frappant sans pouvoir ajouter plus de souci.
Les ombres sont partout, étranglent les plaisirs.
On n'y voit tellement rien qu'il n'y a rien à dire.
Plus aucune plainte, encore moins de larmes.
Le choix de la mort commence à avoir du charme.

Mais de faibles braises se cachent dans les cendres,
Ces êtres dépendants qui forcent à descendre.
Pour ceux-là, il est interdit d'abandonner.
La misère, il faut continuer d'endurer.
Et la poussière s'accumule davantage;
On s'y noie sans plus espérer un sauvetage,
Rejetant au loin les braises chaleureuses,
Perdu dans le froid pour qu'elles soient heureuses.

Les spectres s'assombrissent et disparaissent.
Les ténèbres sont seules choses qu'ils laissent
Et la poussière irritante des souvenirs
Que la mémoire a décidé de laisser fuir,
Ainsi que les gerçures de la solitude
Aussi ce fouet dont on a pris l'habitude
De recevoir les coups tellement acharnés
Que de désespoir, on n'ose plus les compter.

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