Déracinée

Lisa Azorin

Comment aborder un pays que l’on (re)connaît mais où l’on ne (re)trouve pas sa place ?

Comment aborder un pays que l'on (re)connaît mais où l'on ne (re)trouve pas sa place ? Plus étranger, presque familier mais pas sien pour autant. Chaque ville est unique et l'on entendra souvent dire, à juste titre, que Berlin n'est pas l'Allemagne. Il y a dix ans, j'arrivais étrangère en terre étrangère. C'était l'Allemagne pour la première fois, l'Allemagne à découvrir et apprivoiser, l'Allemagne adoptée puis quittée. Y revenir, c'est être comme… désorientée. Ni touriste ni expatriée, simplement de passage, ma curiosité pour l'Allemagne déjà assouvie, Berlin est une nébuleuse, à portée de main mais insaisissable. Par quel bout l'entreprendre – et il ne s'agit pas là de choisir entre l'Est ou l'Ouest. L'arpenter en touriste, hop on hop off de site touristique en lieu historique ? Réducteur, et vain : il n'existe pas de guide pour prendre le pouls d'une ville. S'y laisser aller à déambuler, nez en l'air , et se laisser surprendre ? J'avance déjà trop à découvert. Alors s'y perdre peut-être, continuer à avancer du moins, en espérant qu'elle finisse par vous prendre par la main et vous guider, vous montre comment la vivre, simplement. Car c'est bien là encore la meilleure chose à faire, non ? Vivre Berlin.

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