Dernier passage

mglow

La maison de repos près de la gare.

Je me suis baladée dans ces longs couloirs ternes.

Là-bas, dans la grande maison.

J'ai discuté avec toutes ces voix,

Là-bas, dans toutes ces chambres.

J'ai effacé la poussière, j'ai balayé le temps.

J'ai trouvé des trésors, j'ai accepté les cadeaux.

J'ai compris que le temps n'était pas invisible,

qu'il se dessinait sur nos visages, qu'il s'incrustait sous la peau pour commencer . . .

Et que, nous luttions pour ne pas le faire sortir.

Que nous caressions ses tentatives d'un coup de maquillage. . .

Bleu, rose, blanc, noir. Il s'endort, il s'étouffe, on sourit.

On pourrit, dedans. On se dissipe. On agonise.

Puis vient le jour où il grandit au point de vouloir se prostituer.

Sur un trottoir, dans une rue, à la vue de tous sous le grand soleil.

Il pousse alors comme la plante et laisse ses pétales éclore.

La poudre glisse, la peinture coule, le paraître à genoux.

Les chemins des évènements s'accentuent dans la chair.

Et bientôt sous le poids de sa persévérance, il nous écrasera.   

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